Réunion du PAM 2022 – Le modèle de programme d’alimentation scolaire du Bénin inspire le monde

En reconnaissant le Bénin comme un champion mondial de programme d’alimentation scolaire, le Programme alimentaire mondial (Pam) fait de l’expérience du pays en matière de mise en œuvre de programme de cantines scolaires un modèle inspirant pour d’autres pays du monde. Intervenant lundi 20 juin lors de la session annuelle du Conseil d’administration du Programme Alimentaire Mondial à Rome, la Vice-présidente Mariam Chabi Talata a renouvelé aux 36 pays membres du Conseil, l’engagement et la volonté du Bénin d’investir dans le capital humain en nourrissant ses enfants à l’école.

La Vice-présidente du Bénin Mariam Chabi Talata lors de sa présentation à Rome. Photo: Giuli d’Adamo

L’histoire du programme d’alimentation scolaire tel qu’il est auréolé aujourd’hui a commencé au Bénin avec 1579 écoles. A ce jour, grâce à la volonté du gouvernement du Bénin et l’expertise du Programme alimentaire mondial (Pam) cette initiative touche 5429 écoles pour un taux de couverture nationale de 75%. La désignation du Bénin comme champion mondial de programme d’alimentation scolaire est le couronnement d’un engagement soutenu du gouvernement, des différents acteurs et partenaires impliquées pour la réussite du programme.

« Investir dans l’alimentation scolaire, c’est investir dans le futur et c’est un investissement essentiel, quel que soit les aléas et les crises » pense le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, David Beasley. En visite au Bénin en février 2022, David Beasley avait déjà touché du doigt le fonctionnement des cantines scolaires en vie réelle au Bénin. Il avait soutenu que « le Bénin est en train de construire un meilleur avenir pour les enfants en investissant dans l’alimentation scolaire » car le « programme montre déjà des résultats palpables ici au Bénin » avait-il conclut. A Rome, son appréciation du modèle béninois reste le même.

Je dois vous ajouter qu’investir dans l’alimentation scolaire, c’est également créer des opportunités pour que les familles se prennent en charge elles-mêmes.  C’est créer également des opportunités pour le développement agricole, pour booster la production vivrière et cela n’a pas de prix. Les repas scolaires représentent la fondation pour le futur.


David Beasley, Directeur Exécutif du Programme alimentaire mondial

Les repas scolaire en vie réelle au Bénin, c’est :

  • plus de 900000 enfants dans les écoles primaires publiques qui reçoivent chaque jour d’école un repas chaud à midi,
  • le renforcement du lien entre l’école et sa communauté,
  • l’élimination des disparités entre filles et garçons
  • de petits producteurs et productrices agricoles qui ont un marché d’écoulement de produits vivriers,
  • des femmes qui sont autonomisées,
  • des enfants qui sont suivis pour ne pas tomber dans la malnutrition
Séance de discussion entre le Directeur Exécutif du PAM (au milieu), la Vice-présidente et le Directeur Régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et le Centre. Photo: Giuli d’Adamo

« Ce qui est essentiel dans la transformation de nos sociétés, c’est la volonté politique de nos dirigeants » a dit la Vice-présidente du Bénin lors de son discours à Rome. Mais cette volonté politique, pour générer de grandes choses « doit être accompagnée, assistée techniquement par diverses expertises. C’est notre demande vis-à-vis du Programme Alimentaire Mondial pour l’innovation, l’amélioration de la qualité et la pérennisation du programme d’alimentation scolaire au Bénin » argumente la Vice-présidente pour inviter le Pam à continuer de conduire le Bénin jusqu’à l’appropriation de la gestion institutionnelle d’un programme du genre.

« S’investir davantage dans le gain de cette cause »

« Le Bénin, dont le président est désigné aujourd’hui champion de la coalition mondiale pour l’alimentation scolaire, promet donc de mieux faire, de s’investir davantage dans le gain de cette cause » a déclaré la Vice-présidente Mariam Chabi Talata lors de son intervention à la session annuelle du Conseil d’administration du Programme Alimentaire Mondial. Une réponse pour signifier à l’agence onusienne que le Bénin va continuer de déployer des efforts pour maintenir les enfants des zones défavorisées à l’école en investissant dans son programme d’alimentation scolaire. Mieux, le gouvernement actuel travaille à ce que les acquis ne soient mis en cause dans l’avenir. L’initiative d’une loi sur les cantines scolaires est en cours de réflexion à ce propos.

Les cantines scolaires sont donc nécessaires dans nos sociétés. Non seulement pour des raisons pédagogiques, mais aussi éducatives, morales, sociales et économiques. Elles sont nécessaires à l’attention des apprenants à l’école. A l’amélioration des apprentissages et des performances scolaires, la qualité de l’hygiène, de la nutrition et de la santé des enfants, la valorisation et l’écoulement des produits locaux et enfin l’aide aux ménages défavorisés à travers les filets sociaux.


Mariam Chabi Talata, Vice-présidente du Bénin

En faisant du Pam son bras opérationnel, la vision du gouvernement est d’arriver à couvrir toutes les écoles primaires publiques du Bénin d’ici 2026. Depuis avril 2022, la phase d’extension du programme des cantines scolaires est une réalité dans les nouvelles écoles sur toute l’étendue du territoire national. Le Plan Stratégique Pays (2019-2023) du Programme alimentaire mondial (Pam) au Bénin positionne le Programme national d’alimentation scolaire intégré comme une priorité stratégique pour l’atteinte des objectifs de développement durable, notamment l’ODD 2 – Faim Zéro.

Renforcer davantage l’axe du partenariat pour maintenir le cap

L’évaluation du programme d’alimentation scolaire au Bénin a montré « de meilleurs indicateurs de performances dans les écoles à cantines scolaires que dans celles qui n’en disposent pas » a partagé la Vice-présidente dans son intervention à Rome. Pour ne laisser aucun enfant de côté, « le Bénin envisage donc de passer à un accès universel au programme des cantines scolaires dès 2023″. Seulement il va falloir trouver des solutions à la problématique de l’alimentation scolaire en milieu urbain reconnait-elle. En renforçant davantage l’axe du partenariat autour du programme des cantines scolaires, le gouvernement compte réaliser davantage de prouesse dans un domaine comme l’alimentation scolaire où son expérience est perçue comme un modèle inspirant aux yeux de la communauté internationale.

La Vice-présidente du Bénin, seule femme sur la photo au milieu de Karimou Salimane (MEMP) et du Directeur Exécutif du PAM, David Beasley à Rome. A l’extrême droite Guy Adoua, Représentant Résident du PAM au Bénin. Photo: Giuli d’Adamo

C’est pourquoi à Rome, Mariam Chabi Talata a profité de son séjour pour avoir un entretien avec le Directeur général de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) Qu Dongyu. Dans un contexte où le pays développe un modèle d’alimentation scolaire basé sur la production locale, l’agriculture est un élément intégré. L’idée est de faire du programme, une porte d’entrée pour booster l’agriculture, la production locale et l’économie locale. « J’ai été frappé par les performances agricoles du Bénin » a confié le Directeur général de la Fao indiquant que son agence est disposée à travailler avec le Pam pour accompagner le gouvernement du Bénin.

La Fao est disposée à accompagner le Bénin vers un système alimentaire et nutritionnel plus résilient, plus productif, qui permet de nourrir mieux les béninois et qui permet aussi aux petits producteurs de mieux vivres de leurs cultures. C’est dans cette vision que nous sommes disposés à travailler avec le Pam pour accompagner la vision du Gouvernement Béninois. Nous allons travailler main dans la main pour développer non seulement les produits vivriers pour permettre aux populations de mieux se nourrir et aussi aux petits producteurs de vivre de leur travail.


Qu Dongyu, Directeur général de la Fao

De Cotonou à Rome, le Bénin auréolé pour ses résultats encourageants dans la mise en œuvre de son programme de cantines scolaires ne compte plus s’arrêter en si bon chemin. « Il nous faut y attacher beaucoup d’attention et y apporter beaucoup de soin aujourd’hui pour le meilleur que nous voulons demain » soutient la Vice-présidente Mariam Chabi Talata.

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