1386 femmes touchées par la visite médicale gratuite aux cuisinières des écoles à cantine scolaire dans le Couffo

Jamais un sans deux ! Après Djakotomey en 2022, l’antenne du Programme alimentaire mondial (Pam) dans le Couffo maintient le cap d’offrir une visite médicale gratuite aux femmes cuisinières qui contribuent à la préparation des repas dans les écoles bénéficiaires du programme des cantines scolaires dans le département du Couffo.

Prise de sang pour un dépistage sérologique à Vih/Sida auprès d’une femme cuisinière à l’hôpital de zone de Klouékanmè. Photo : WFP/Bismarck Sossa

Cette année, l’initiative a pris en compte trois communes du département du Couffo. A la clé, les localités de Klouékanmè, Toviklin et Lalo sont touchées par cette deuxième campagne de visite médicale gratuite aux profits des femmes cuisinières. Avec son partenaire Direct Aid l’année dernière, l’antenne du Pam dans le Couffo a impacté 860 femmes cuisinières. Cette année, elle est montée à 1386 femmes cuisinières grâce au partenariat avec l’hôpital de zone de Klouékanmè qui a mis à disposition du personnel pour consulter sans frais les femmes et soutenir l’initiative.

« Pour moi, c’est quelque chose de vraiment louable. Nous avons apprécié la démarche du Programme alimentaire mondial vers nous pour pouvoir mener cette activité. Également, ces visites médicales nous permettent d’identifier des personnes qui ne se connaissaient pas malade et cela nous permet de leur apporter de l’aide » commente Daniel Agueh, nutritionniste à l’hôpital de zone de Klouékanmè.

De l’aide, il y en a eu à travers l’écoute, les consultations et sensibilisations personnalisées qu’offrent les agents de santé aux femmes cuisinières. « Ce que nous offrons aux femmes qui viennent, c’est le dépistage du Vih/Sida, la prise de tension artérielle et une consultation médicale pour voir si elles ont un problème de santé particulière » explique Daniel Agueh qui s’est consacré à relever les mesures de la tension artérielle des bénéficiaires pendant que le biologiste médical Djossouvi Jocelyn s’occupait du dépistage du Vih/Sida.

Daniel Agueh, nutritionniste à l’hôpital de zone de Klouékanmè relève les mesures de tension artérielle des femmes cuisinières. Photo: WFP/Bismarck Sossa

Rien qu’à travers l’exercice de prise de tension artérielle, plusieurs femmes ignorent qu’elles développent des signes de l’hypertension. « Les femmes qui travaillent dans les cantines sont d’un certain âge (35, 40 ans et plus). C’est déjà une tranche à partir de laquelle il faut avoir un œil sur la tension artérielle » argumente le nutritionniste. Dans la pratique, les femmes qui ont un problème de santé nécessitant une consultation approfondie obtiennent un rendez-vous supplémentaire. C’est le cas lorsque les agents de santé relèvent une mesure de tension artérielle au-delà de 14.

« Nous remercions les personnes qui ont pensé cette initiative en notre faveur »

« Je suis très ravi ce matin parce qu’on m’a fait une visite médicale pour diagnostiquer mon état de santé » raconte Hounkpatin Sidonie, cuisinière à l’Ecole primaire publique Gbégbléhoué. « Je suis très contente parce que si c’était moi-même qui devrait le faire avec mon argent, cela allait me coûter un peu » conclut la quinquagénaire qui sortait de sa séance de prise de sang pour le dépistage du Vih/Sida.

Prise de tension artérielle auprès d’une femme cuisinière à l’hôpital de zone de Klouékanmè. Photo : WFP/Bismarck Sossa

Les sentiments de satisfaction sont partagés dans le rang des cuisinières qui ont répondu à l’appel pour ne pas rater l’opportunité qui leur est offerte. « La toute première fois, nous avons dépensé de l’argent pour la visite médicale » se rappelle Houénou Lucienne. « Aujourd’hui, ils ont pris notre tension artérielle et notre sang sans nous prendre de l’argent » ajoute cette cuisinière de l’Ecole primaire publique Tokanmè Aliho soutenue par sa camarade Djanvon Amélie de l’Ecole primaire publique Sawatou. « Nous allons continuer notre mission de cuisinière dans les cantines scolaires dans la bonne santé, préparerons bien pour nos enfants qui resteront aussi en bonne santé » partage Amélie.

C’est un sentiment de satisfaction de savoir qu’aujourd’hui les 1386 femmes intervenant dans les communes de Klouékanmè, Toviklin et Lalo ont pu bénéficier grâce à l’appui technique de l’hôpital de zone de Klouékanmè d’une visite médicale au cours de laquelle elles ont eu droit au dépistage du Vih/Sida, un bilan sanguin sans oublier la prise de tension artérielle. Je crois qu’avec cette approche, elles se sentent plus motivées et leur présence ne fera plus objet de marchandage pour que les enfants puissent manger à leur faim chaque jour de classe.

Donald Madégnan, Chef de l’antenne du Programme alimentaire mondial dans le Couffo.

Renforcer le partenariat pour toucher toutes les femmes cuisinières du Couffo

« Le programme des cantines scolaires vient résoudre un problème de nutrition au niveau des écoles mais on ne peut oublier les personnes qui sont chargées de préparer ces aliments aux enfants » argumente Daniel Agueh. Pour cela, la visite médicale gratuite née du partenariat entre le Pam et l’hôpital de zone de Klouékanmè est « une initiative que nous avons appréciée et que nous sommes prêts à réitérer » soutient le nutritionniste. Pour le chef de l’antenne du Programme alimentaire mondial dans le Couffo Donald Madégnan, « c’est le lieu pour nous de remercier tous les acteurs qui ont contribué à la réussite de cette campagne de visite médicale qui a pris en compte trois communes cette fois-ci ».

Donald Madégnan, Chef de l’antenne du Programme Alimentaire Mondial dans le Couffo. Photo: WFP/Bismarck Sossa

Pour l’avenir, l’idée est de voir comment renforcer le partenariat pour faire de cette initiative une activité annuelle et systématique. Cela offre l’opportunité pour « les femmes de Klouékanmè, Toviklin et Lalo de bénéficier de cet exercice chaque année pour davantage être confortable dans l’exercice quotidien d’offre de repas aux enfants chaque jour de classe » projette Donald Madégnan.

Des six communes du département du Couffo, les femmes cuisinières de Dogbo et Aplahoué n’ont pas encore eu cette opportunité de visite médicale gratuite. « La perspective de façon globale, c’est de faire en sorte que toutes les femmes cuisinières intervenant dans le Couffo puissent bénéficier de façon systématique d’une prise en charge médicale en termes de visite médicale » envisage le chef d’antenne du Pam dans le Couffo. Il compte continuer son plaidoyer auprès de la Direction départementale de la santé du Couffo, son partenaire privilégié pour relever ce défi de rendre systématique et gratuite les visites médicales au profit des femmes cuisinières du programme des cantines scolaires.

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