Kiinzah : "Le temps et mon travail ne me permettent pas de me vouer véritablement à ma passion qu’est la musique"
Jeune voix féminine, Morgyane Fadonougbo alias Kiinzah était partie pour être une valeur de la musique béninoise. Entre sa passion musicale et les opportunités qu’offraient ses diplômes, il fallait faire un choix. Depuis trois ans, elle vit en France loin de ses fans qu’elle considère comme une famille mais aussi loin de la scène. Qu’est-elle devenue ? Pense t-elle toujours à la musique ? Kiinzah s’ouvre à votre Webjournal Mamabenin dans cette interview. Découvrez !
Mamabenin: Morgyane Fadonougbo bonjour !
Kiinzah : bonjour Mamabenin et bonjour à tous les amis de ce site.
Mamabenin : Les fans de la musique vous connaissent sous le nom de Kiinzah, dites-nous, comment va Kiinzah ? Et où se trouve t-elle actuellement ?
Kiinzah: Je suis un peu loin de mon Bénin natal mais je vais très bien. Depuis trois ans, je vis en France.
Plusieurs mois déjà que les fans du Bénin n’entendent plus parler de toi. Qu’est-ce-que le public a manqué dans ton actualité artistique?
Kiinzah: Pas grande chose vu que depuis le clip Zaakin sorti en 2014, je n’ai pas mis un autre produit sur le marché. Le temps et mon travail ne me permettent pas de me vouer véritablement à ma passion qu’est la musique. Ce n’est pas pour autant que la délaisse ! Je l’aime encore ma musique. Je la cajole, je la joue, j’en prends soin même dans cette accalmie profonde.
Depuis la sortie de l’album « Zaakin » plus rien de toi, pas de single, pas de présence sur scène, l’actualité musicale se déroule sans toi… Kiinzah dit nous tous ! Qu’est-ce-qui ne va pas ?
Kiinzah : Tout va bien ! Surtout pas d’inquiétude. Les priorités ont juste changé. Quand on naît, on grandit, on s’autonomise. Moi je suis à cette étape de ma vie actuellement où il faut s’avoir définir ses priorités et ses options. Mes parents m’ont inculqué certaines valeurs qui aujourd’hui définissent ma vie et mes choix. Je me réalise à travers d’autres compétences et quand viendra le moment, je reviendrai nourrir cet art que j’ai laissé mourir et qui en fait est immortel.
Au Bénin, on dit que tu as renoncé à faire de la musique. Tu confirmes ça ?
Kiinzah: Bien sûr que je l’ai dit ! Mais j’ai bien précisé que j’abandonnais la musique en tant que carrière artistique parce que mes diplômes m’offraient des opportunités auxquelles je ne pouvais renoncer mais que ni le temps, ni les hommes, ne pouvaient m’empêcher d’entretenir cette passion la. L’expression que j’ai évoquée à l’époque est celle-ci : Quand une passion est trop forte elle résiste à tout.
Jeune artiste de révélation très très prometteur pour la nation béninoise, tu as quitté brusquement la scène sans grande explication. C’est un peu méchant non Kiinzah?
Kiinzah: Je m’excuse véritablement auprès de toutes ces personnes qui croyaient en moi et qui se sont senties trahies par mon retrait de la scène musicale. Je sais que pour ceux qui connaissent un peu le système beaucoup me comprennent et à un moment, il a fallu que je fasse un choix. C’est peut-être un peu égoïste de ma part d’avoir opté pour l’abandon car quand on aime, on reste malgré tout. Mais parfois, s’accrocher cause plus de dommages que lâcher prise.
On a tendance à croire que tu reproches quelque chose à l’industrie musicale au pays. On a tord?
Kiinzah : (Rire !!!) Non rien du tout. Le silence vaut de l’or.
Depuis que tu n’es plus au Bénin, tu travailles toujours dans le domaine artistique ?
Kiinzah: Oui toujours à mes heures libres ! Et pour ceux là qui n’ont cessé d’aimer ma musique, ils seront bientôt comblés.
Quand tu étais au pays, il y avait des idées comme Kinzah Nova (si on ne se trompe) c’est devenu quoi ?
Kiinzah : Kiinzah Nova c’est tout un concept. Ce n’était pas qu’une galerie qui exposait des œuvres d’arts des artistes tous azimuts. C’est une association d’aide, c’est une marque de vêtements, et c’est une structure qui innove encore et encore. La galerie a fermé ses portes car nul ne saurait confier ses œuvres à un guide absent. Kiinzah Nova, c’est une étoile qui ne s’éteint jamais.
Avec ces nombreux mois de silence, tu gardes quand même tes connections avec tes fans?
Kiinzah: Je n’ai pas de fans comme je le dis souvent, j’ai de la famille, une grande famille solidaire et fidèle, car c’est ce qu’ils représentent pour moi. Ces frères, ces sœurs, ces parents qui restent et demeurent présents, dans mes absences, mes oublis qui me parlent dans mes silences et me rassurent dans mes doutes. Ce ne sont donc pas que de simples fans, ce sont des personnes bienveillantes. C’est cela une famille !
Ils (les fans) te posent souvent la question d’un nouvel album ?
Kiinzah: Oui ! Tout le temps.
Et t’en dit quoi ? Un album arrivera ?
Kiinzah: Surement un jour par la grâce de Dieu.
Que retiens-tu de ton album « Zaakin » ?
Kiinzah: Qu’il faut oser rêver et croire que ses rêves peuvent et doivent se réaliser. Rien n’est impossible si tu crois en toi et si ta foi en Dieu est inébranlable.
Quand tu suis l’actualité musicale au pays de loin, qu’est-ce-qui t’intéresse ?
Kiinzah: Tout ce qui est bon ! Il y en a tellement depuis ces dernières années qu’on ne peut être que fière d’appartenir à ce peuple où nos artistes malgré les difficultés se battent pour donner un sens à notre musique.
Le rêve de Kinzah actuellement c’est quoi ?
Kiinzah: Mon rêve, c’est d’être heureuse quelque soit le domaine dans lequel j’évolue et en toute chose que je fais. Je rends grâce car la volonté du Père s’est accomplie.
Entre « Femi », « Zaakin » et « Awhalélé » tu dédies quelle chanson à tes fans ?
Kiinzah: (Rire!!!) Zaakin parce qu’on a tous envie de vivre dans un monde meilleur.
Mamabenin : Tes appréciations de ce site Web d’information basé sur l’actualité des femmes au Bénin ?
Kiinzah: Noble initiative ! Vraiment chapeau à toute l’équipe de Mamabenin et merci au géni qui vous a inspiré ce concept. Vous rendez hommage aux femmes, vous mettez de la lumière sur leurs actualités et vous le faite avec du cœur. Que dire à part Merci de la part de toutes mes sœurs et mères que vous avez honoré à travers Mamabenin.
Mamabenin : On t’a pris un peu plus de temps ! Kiinzah merci !
Kiinzah: C’est moi qui vous remercie Mamabenin. Merci aux lecteurs ! Merci à toute l’équipe, merci à ma grande famille de facebook.