Le PAM achètera 100 tonnes de maïs local auprès de quatre coopératives de petits producteurs du Borgou/Alibori [Recoba]

Grâce à l’accompagnement du projet Résilience Covid-19 Borgou Alibori (Recoba), les petits producteurs peuvent fournir du maïs de qualité au Programme alimentaire mondial. Désormais, l’agence achète du maïs auprès des coopératives de petits exploitants agricoles pour alimenter les cantines scolaires au Bénin. Cette opportunité qui vient booster l’économie locale est marquée mardi par le lancement officiel de l’achat de vivres auprès des petits producteurs à Pédarou dans la commune de Bembèrèkè.

Les autorités et partenaires lors de la cérémonie de lancement d’achat de vivres auprès des petits producteurs à Pédarou (Bembèrèkè). Photo ; Jonas H.

Avec un contrat pour acheter 40 tonnes de maïs local auprès de la Coopérative villageoise des producteurs de maïs CVPM Somina de Pédarou à Bembèrèkè, le Programme alimentaire mondial (Pam) vient de montrer qu’il était possible d’acheter des vivres de qualité auprès des petits producteurs locaux. C’est aussi une perspective de la partition que peuvent jouer les petits exploitants agricoles dans la vision du Pam d’asseoir un programme d’alimentation scolaire basé sur la production locale au Bénin.

Dans son approche intégrée, le programme des cantines scolaires a un lien étroit avec la production agricole locale. Dans un contexte d’extension des cantines scolaires pour élargir le taux de couverture à 75% cette année, le Programme alimentaire mondial travaille à réorganiser sa chaine d’approvisionnement en vivres en apportant un soutien à la production agricole locale. « Cela consiste en un appui ciblé aux petits exploitants agricoles pour qu’ils disposent de vivres de bonne qualité, diversifiés et à temps pour la continuité du programme de cantines scolaires et des distributions dans le cadre des urgences » a expliqué Florence Honvo, la cheffe du sous bureau du Pam à Parakou à l’occasion de la cérémonie de l’achat de vivres à Pédarou.

Opération de pesage et d’ensachage à Pédarou lors de l’achat auprès des petits producteurs de la coopérative Somina. Photo: Jonas H.

Dans la pratique, cet appui se manifeste par le renforcement des capacités des petits producteurs agricoles en leur apportant des connaissances pour l’amélioration de leurs productions. A Bembèrèkè par exemple, au cours de la campagne agricole 2021-2022, huit coopératives villageoises des producteurs de vivriers ont bénéficié de diverses « formations et recyclages sur les bonnes pratiques de production et les opérations de récolte et post récolte » renseigne Rachidatou Tabé, technicienne spécialisée en filière maïs à l’Agence territoriale de développement agricole. La possibilité pour la Coopérative Somina de livrer des vivres de qualité au Pam est le résultat des appuis en renforcement des capacités apportés à son équipe de 16 petits producteurs donc trois femmes productrices. Elle est la seule actuellement dans la commune de Bembèrèkè à répondre aux conditions de sélection pour livrer des vivres au Programme alimentaire mondial. Ce qui constitue une opportunité pour la coopérative qui n’a plus le souci du marché d’écoulement après la récolte de sa production de maïs.

Des coopératives du genre de Somina ont émergé dans les départements du Borgou et de l’Alibori grâce au projet Recoba qui a favorisé l’accompagnement des coopératives de producteurs de maïs au cours de la campagne agricole 2021-2022. Pour rappel, le projet Recoba est une initiative du Pam financée par la Coopération Suisse pour assister les populations du Borgou/Alibori affectées par le double choc des inondations de 2020 et la crise sanitaire née avec la pandémie du Covid-19. En plus de Somina (Bembèrèkè, Borgou), les Coopératives villageoises de producteurs de maïs (CVPM) de Sinawongourou (Kandi, Alibori), Suderana (Gogounou, Alibori) et Biro (Nikki, Borgou) sont désormais des fournisseurs pour le Pam. « Les analyses ont certifié que les produits de ces quatre coopératives respectent les normes sanitaires donc sont bons pour la consommation » a confirmé Florence Honvo. Pour la phase pilote, ces quatre coopératives ont été adjudicataires pour la livraison de 100 tonnes de maïs local.

Les membres de la Coopérative Somina, le PAM et les partenaires autour d’un échantillon de vivres achetés par le PAM . Photo: Jonas H.

« Au nombre des principales difficultés de nos producteurs, la problématique d’accès aux marchés a été depuis toujours l’un des facteurs limitant pour améliorer leur revenu » remarque Samir Broutani de la Coopération Suisse. C’est pourquoi cette expérience ouvre de nouvelles perspectives pour les communautés de petits producteurs agricoles autour des écoles à cantines scolaires. A travers le programme des cantines scolaires, le Programme alimentaire mondial offre la garantie d’un marché d’écoulement disponible.

Ils ont dit…

Ibrahim Bio Yérima – président de la CVPM Somina de Pédarou

Aujourd’hui je suis très ému parce que nos soucis sont terminés. En tant que producteur, tu produis le maïs et tu ne trouve pas celui qui va acheter. Grâce au Pam, nous avons déjà le marché. Le Pam, la Coopération Suisse et les autres partenaires nous ont aidé et nous avons un contrat avec le Pam. Maintenant si nous produisons, le Pam va acheter. J’ai vu la valeur de la coopérative aussi parce qu’en coopérative on est soudé, on est plus fort. Je tire chapeau au Pam.

Garba Yaya – maire de la commune de Bembèrèkè

L’achat de vivres auprès des producteurs locaux apparait incontestablement comme une opportunité, une aubaine à saisir par nos populations qui n’attendaient que cela. C’est un marché d’écoulement de viviers à perdurer.

Florence Honvo – cheffe du sous bureau Pam / Parakou

Outre les repas scolaires et conformément à son Plan stratégique pays, le Pam travaille à améliorer la nutrition des femmes et des enfants, à aider les petits exploitants agricoles à améliorer leur productivité et à réduire les pertes post récoltes, à aider le pays et les communautés à se préparer et à faire face aux chocs liés au climat et à stimuler le capital humain.

Samir Broutani – Représentant de la Coopération Suisse

Nous nous engageons à accompagner sans faille, les petits producteurs par la mise en œuvre de toutes les activités leur permettant de respecter les bonnes pratiques de production afin de fournir des vivres de bonne qualité et d’assurer ainsi une alimentation saine à nos enfants qui en consommeront dans les cantines scolaires.

Rachidatou Tabé – technicienne spécialisée en filière maïs à l’ATDA

Nous prenons l’engagement de coacher les coopératives restantes à se formaliser afin qu’elles puissent répondre aux exigences du Pam. 

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