Projet Recoba | Soutenir la lutte contre la malnutrition dans les zones vulnérables de Malanville et Karimama

En apportant une assistance alimentaire et nutritionnelle sous forme de transfert de cash aux populations vulnérables de Malanville et Karimama, le projet Résilience Covid-19 Borgou Alibori (Recoba) contribue à la lutte contre la malnutrition chez les enfants de moins de deux ans davantage plus fragiles en situation d’insécurité alimentaire.

Sahiratou et son triplet à Bogo-Bogo (Karimama) lors de l’opération d’assistance nutritionnelle du projet Recoba. Photo: Jonas H.

A la rencontre de Sarihatou dans le village de Bogo-Bogo (Karimama), cette mère de 38 ans portait un triplet. Deux garçons et une fille issus de son dernier accouchement et qui ont porté le nombre de ces enfants à 11. Deux mains, deux seins, Sarihatou devrait se débattre de son mieux pour allaiter tour à tour les enfants. La fille aînée apporte son soutien pour aider la maman à prendre soin des enfants.

Ce matin là, elles s’étaient déplacées du village de Torioh à Bogo-Bogo pour recevoir une assistance nutritionnelle en cash de 20,000 FCFA offerte par le Programme alimentaire mondial et son partenaire, la Coopération Suisse dans le cadre du projet Recoba. « C’est destinée spécifiquement aux enfants de la tranche de zéro à 23 mois afin qu’on puisse les éviter de tomber dans la malnutrition » explique Elom Pedanou, coordonnateur du projet Recoba au Pam. Une assistance nutritionnelle qui va aider Sarihatou à nourrir son triplet avec de la bouillie enrichie pour assurer le bien-être  et une croissance normale des enfants. Jusque là, la maman allaite uniquement le triplet au lait maternel. Mais elle et ces bébés n’ont pas l’air solide. « Je n’ai pas de capacité de leur acheter du lait, je les nourris au sein » confie t-elle. Dans son ménage, le sorgho et le mil représente la base de l’alimentation. C’est le cas dans l’ensemble de l’arrondissement de Bogo-Bogo dont fait parti le village de Torioh où la bouillie de sorgho ou de mil demeure un repas quotidien.

Dans cette zone, la majorité de la population fait de l’agriculture de subsistance nous raconte un autochtone. Les hommes sont pour la plupart des cultivateurs et vivent essentiellement de leurs récoltes. Les produits issus du champ ne sont pas destinés à la vente mais pour la consommation. La capacité de se nourrir entre deux saisons dépend du stock de vivres disponibles. « Il faut avoir de quoi manger où probablement le ménage n’aura rien à manger » commente notre interprète de circonstance. Dans un ménage comme celui de Sarihatou, il faut plusieurs repas pour assurer l’alimentation de la famille. Sur le parcours, le risque que les bébés tombent sous la malnutrition s’élève.

Une mère nourrit son enfant à la bouillie à Bogo-Bogo. Cette bouillie est traditionnellement préparée avec de l’amidon de mil ou de sorgho. Photo : Jonas H.

C’est pour remédier à une telle situation que le projet Recoba initié par le Programme alimentaire mondial apporte une assistance nutritionnelle à ces populations vulnérables. Avec un cash de 20,000 FCFA, cela  « leur permettra de faire de la bouillie enrichie, c’est-à-dire acheter les céréales et tous les nécessaires pour préparer de la bouillie enrichie pour les enfants de 0 à 2 ans. Déjà que nous savons que dans notre pays, les questions de malnutrition sont importantes et surtout le retard de croissance » justifie le coordonnateur du projet, Elom Pedanou.

Au préalable, les femmes allaitantes comme Sarihatou ont suivi des séances d’éducation nutritionnelle pour apprendre à préparer de la bouillie nutritive à partir de produits locaux. « Il y a une Ong qui forme les femmes sur comment préparer la bouillie pour les enfants. Avec l’assistance du Pam, cela aidera les ménages à acheter les ingrédients nécessaires à la fabrication de la farine enrichie » argumente le chef de l’arrondissement de Bogo-Bogo Hima Zivo.

Le Programme alimentaire mondial sait que nous sommes dans un arrondissement pauvre. C’est pourquoi il nous apporte ce grand don pour que les enfants soient bien nourris. Chaque femme sait que l’argent n’est pas pour faire le commerce. C’est pour l’alimentation des enfants.


Hima Zivo, Chef de l’arrondissement de Bogo-Bogo (Karimama)

Avec l’éducation nutritionnelle qu’apportent diverses organisations à la communauté, Hima Zivo estime que « la croissance des enfants s’améliore ». Sarihatou de son coté attend patiemment son tour pour recevoir son cash et sait ce qu’elle en fera. « Avec l’argent, je ferai de la farine enrichie pour nourrir mes enfants comme on nous l’a appris. Cela m’aidera énormément » confie la maman au triplet. Sa camarade du village Torioh a reçu son cash et compte faire de même. Zénabou, 29 ans, porte un garçon et est mère de sept enfants. Elle n’a pas eu beaucoup de mots à partager que de remercier les donateurs qui ont favorisé l’assistance nutritionnelle pour son enfant.

Opération de remise de cash pour assistance nutritionnelle à Bogo-Bogo par l’équipe du PAM et ses partenaires. Photo: Jonas H.

3436 ménages seront touchés dans 25 villages de Malanville et Karimama lorsque l’opération d’assistance nutritionnelle sous forme de cash du projet Recoba sera bouclé. Avec cet accompagnement, des centaines de cas de malnutritions seront prévenus si les bénéficiaires mettent en œuvre la vision derrière l’assistance nutritionnelle en nourrissant les enfants avec de la bouillie enrichie.

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