Les cantines scolaires | Un exemple de passerelle pour assurer un système alimentaire durable avec les produits locaux

Une ambition forte du programme des cantines scolaires au Bénin, c’est de créer un lien fort entre l’alimentation des enfants et les produits locaux. Les repas scolaires amènent les enfants à se familiariser aux possibilités culinaires propres à leur pays.

Une marmite au feu pendant la préparation du repas à l’Epp Tanzoun Bliguédé (Avrankou). Photo: Bismarck Sossa

Lorsque nous rencontrons Bossèdé et Rosaline à l’Ecole primaire publique de Tanzoun Bliguédé dans la commune d’Avrankou, elles s’affairaient à la cantine pour accomplir leur mission du jour : faire en sorte qu’à midi, les enfants mangent.

Depuis quatre ans maintenant, c’est une habitude pour les enfants de cette école d’obtenir un repas chaud à la fin des classes de la matinée grâce au programme des cantines scolaires en cours au Bénin. L’équipe de mamans cuisinières devrait s’assurer que cela soit une réalité chaque jour de classe. Au menu pour la journée, « de la pate de maïs accompagnée de la sauce de tomate et de gombo » renseigne Bossédé. Le gombo est un légume qui devient gluant à la cuisson et s’accompagne généralement de différentes sortes de pate (maïs, gari..).

Dans le milieu d’Avrankou, ce type de plat est très prisé. Il existe aussi plusieurs manières de le consommer. « Aujourd’hui, les enfants mangeront la pate de maïs avec de la sauce gluante. De la sauce de tomate accompagnée de gombo » explique la directrice Micheline Oussou soutenant qu’une autre façon de consommer ce plat « est de manger la pate de maïs accompagnée uniquement du gluant de gombo amélioré avec d’autres ingrédients tels que le poisson fumé, la peau de bœuf ou du crabe ». L’essentiel ici, la cantine offre la possibilité aux enfants de déguster ce plat qu’ils adorent et qui est de leurs habitudes alimentaires. « Quand les enfants mangent, ils aiment » témoigne la directrice de l’Epp Tanzoun Bliguédé.

Une femme cuisinière pendant la découpe des gombo le 14 octobre à l’Epp Tanzoun Bliguédé. Photo: Bismarck Sossa

Les cantines scolaires n’ont pas pour vocation de déconnecter les enfants du comportement alimentaire propre à leur milieu socioculturel. Elles familiarisent plutôt les enfants aux possibilités culinaires locales à partir des produits disponibles. Cela favorise le développement des cantines scolaires sur la base des produits locaux en renforçant le lien entre le programme de l’alimentation scolaire avec la l’agriculture locale.

Pour en arriver au plat de la journée à l’Epp Tanzoun Bliguédé, il a fallu mobiliser plusieurs produits tels que le maïs (transformé en farine), la tomate, l’huile, le piment, la moutarde, le sel et le gombo. Pour assurer une alimentation saine, nutritive et bénéfique pour les enfants, le Programme alimentaire mondial qui met en œuvre le programme des cantines scolaires s’assure que chaque produit entrant dans les repas réponde à des normes de qualité propre à l’agence. Mais au-delà, le renforcement des liens entre le programme de l’alimentation scolaire et la production locale est une passerelle pour booster l’agriculture locale en offrant une opportunité de marché aux petits producteurs locaux grâce à qui la disponibilité des vivres est possible.

En renforçant les capacités des producteurs, l’on s’assure qu’ils utilisent les bonnes pratiques de production pour rendre disponibles des produits locaux de qualité qui seront insérés dans le circuit de consommation déjà créé par le programme des cantines scolaires. C’est ce qui fait l’innovation du programme d’alimentation scolaire du Bénin qui met les cantines scolaires au centre mais autour gravitent plusieurs éléments pour assurer une sorte de système alimentaire durable. Un système agroalimentaire durable selon l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) « est un système où l’on dispose d’une variété d’aliments suffisants, nutritifs et sains, et où personne n’a faim ni ne souffre d’aucune forme de malnutrition ».

Une femme cuisinière travaille à la cantine de l’Epp Tanzoun Bliguédé le 14 octobre. Photo: Bismarck Sossa

Les systèmes agroalimentaires durables sont « source de sécurité alimentaire et de nutrition pour tous, sans compromettre les bases économiques, sociales et environnementales, pour les générations futures ». C’est pourquoi en célébrant cette année la journée internationale de l’alimentation (16 octobre), l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) pense qu’il faut « Agir pour l’avenir » en améliorant la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie.

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