Le Pam marque les 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à Azozin (Adjohoun)

Depuis le 25 novembre, la campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre est en cours. Le Programme alimentaire mondial (Pam) au Bénin n’est pas resté en marge de ce mouvement.

Une vue de la communauté d’Azozin (Adjohoun) lors de la sensibilisation contre les violences basées sur le genre. Photo: Jonas H.

Cette année, le thème des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre est « Orangez le monde : mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes !  ». La campagne qui prend fin le 10 décembre prochain est un cadre stratégique que saisissent diverses organisations dans le monde pour engager la conscience collective sur la prévention et l’élimination de la violence à l’égard des filles et des femmes.

Le Programme alimentaire mondial au Bénin pour marquer la campagne est allé au contact de la communauté d’Azozin dans la commune d’Adjohoun. L’école primaire publique Azozin a été le point de rencontre entre la délégation du Pam et la population du village pour une matinée de sensibilisation autour des violences faites aux filles et aux femmes. Hommes, femmes, autorités locales ont pu interagir à l’occasion d’une causerie conduite en langue locale par Régina Guédou Gbaguidi, la directrice exécutive de l’Ong Femmes agents de développement communautaire (Fadec).

Les échanges ont permis à la communauté d’appréhender les formes de violences à l’égard des filles et des femmes. Dans la conscience collective, toute porte à croire que la violence se limite à la violence physique dont l’aspect la plus récurrente est la bastonnade. La sensibilisation a permis de mettre en exergue d’autres formes de violences pour élargir le champ de compréhension des participants. Les notions de violence physique, de violence psychologique, de violence économique sont partagées en partant des exemples de violation des droits de tous les jours.

Photo de famille à la fin de la rencontre de sensibilisation avec les enfants de l’Epp Azozin. Photo: Jonas H.

L’exercice a favorisé une perception des formes de violences, comment les reconnaitre et les prévenir pour le respect des droits des filles et des femmes. Un accent a été mis sur le cas des personnes handicapées qui ont tendance à être exclues du fait de leurs handicaps.  « Nous avons vu que les participants répètent des gestes mais ne savent pas que c’est des formes de violence. C’est avec les échanges qu’ils ont compris que c’est des violences »  témoigne Régina Gbaguidi de Fadec Ong.

Le Pam de son côté s’efforce de mettre fin à la violence basée sur le genre en s’attaquant à la fois à l’insécurité alimentaire et à l’inégalité entre les sexes. Pour Yollande Agueh en charge des questions sur la nutrition au Programme alimentaire mondial, « l’autonomie financière d’une femme intervient beaucoup dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle du ménage ». Autrement la violence économique dont l’une des formes courantes dans les communautés est l’interdiction à la femme de mener une activité génératrice de revenu est de nature à empêcher l’autonomisation de la femme et impacte sur la sécurité alimentaire de son ménage.

Un enfant passe un message contre les violences à l’égard des filles et des femmes à l’Epp Azozin le 8 décembre 2021. Photo: Jonas H.

En faisant un lien avec la cantine scolaire, c’était l’occasion de sensibiliser davantage les parents sur l’importance d’inscrire les filles à l’école. Avec le programme des cantines scolaires, les parents ont l’opportunité d’offrir les mêmes chances aux filles de s’instruire comme les garçons car l’école assure déjà un repas aux enfants sur place. Ne pas inscrire une fille à l’école, ne pas la permettre de profiter des opportunités mis en place pour assurer l’éducation pour tous y compris celle des filles est un exemple de violence que les parents doivent prévenir.  La communauté a appréhendé ces subtilités et  est appelée à soutenir la cantine scolaire pour favoriser sa pérennisation en faveur des enfants.

En intermède au cours de la rencontre de sensibilisation, les trois premiers écoliers ayant proposé des messages sur l’élimination de la violence à l’égard des filles et des femmes sont primés.

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
22 × 18 =