Equipop outille les jeunes féministes du Bénin

Une photo de famille des participantes. Photo: Equipop

« Amplifier la voix des mouvements des jeunes féministes en Afrique de l’Ouest ». C’est le thème de l’atelier régional sur le féminisme en Afrique de l’Ouest qui s’est tenu du 27 au 30 novembre 2018 à Ouagadougou (Burkina Faso). Organisé par Equipop, une structure internationale qui a pour vision de construire un monde juste et durable dans lequel chacun et chacune réalise son potentiel en liberté, cette rencontre a mobilisé 28 féministes  venus de 8 pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal).

Espace d’expression, d’échange et de construction d’actions communes pour que les voix des jeunes féministes soient mieux entendues au niveau régional mais aussi international, cette rencontre a permis, selon Alexia Hountondji du Rayon des initiatives culturelles musicales et des arts oraux, une participante du Bénin, de fédérer la voix des jeunes féministes de l’Afrique de l’Ouest et de leur offrir l’occasion de mener des actions en synergie pour mieux se faire entendre. « C’était aussi l’occasion pour les jeunes de participer à un laboratoire d’incubation qui a permis d’identifier 4 actions phares pour l’année 2019 » a-t-elle expliqué. Pour Le féminisme étant une voie importante pour porter loin les messages, des argumentaires ont été développés et feront l’objet de plaidoyer lors de grands rendez-vous internationaux tels que le Women Deliver, la conférence sur la reconstruction du Fonds mondial, la CSW, la G7… Ces plaidoyers seront axés sur l’accès à l’éducation pour tous, la participation au processus de prise de décision, le droit de chacun de disposer de son corps, le respect du genre dans les financements. « Des positionnements et des actions communes ont été également identifiées pour  influer sur le G7 de l’année prochaine ainsi que sur d’autres processus institutionnels ».

Aujourd’hui, de nombreux mouvements et organisations d’Afrique de l’Ouest promeuvent les droits des femmes et des filles dans les domaines sociaux, politiques, sanitaires, juridiques et citoyens.  Du coup, des voix jeunes émergent avec une énergie nouvelle pour participer à la construction d’une société plus juste, y compris dans le domaine des Droits  de la Santé Sexuelle et Reproductive. Actives dans la rue et sur les réseaux sociaux, dénonçant les ravages des violences sexistes dans les journaux et intervenant dans l’intimité des familles pour empêcher le mariage ou l’excision de filles encore enfants, formant des jeunes au leadership et facilitant l’accès des adolescentes à l’information en matière de droits et santé sexuelle et reproductive, suscitant le dialogue avec les adultes, les hommes et les chefs religieux et traditionnels, les jeunes féministes sont sur tous les fronts pour faire bouger les lignes.

Fleury Ayihounton, l’une des participantes pour le Bénin. Photo: Plan Bénin

Œuvrer pour le respect des droits de la femme procure une grande satisfaction à Irmine Fleury Ayihounton. « J’ai le sentiment d’espoir que nous arriverons un jour à améliorer la situation des femmes en Afrique de l’Ouest. Mais cela ne sera possible que par une synergie d’actions et la création d’espace pour permettre aux féministes de se faire entendre ». Présidente de l’association Jeunes Volontaires pour la Santé et propriétaire d’un blog qui se consacre à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique et plus précisément au Bénin, elle va à la rencontre des femmes victimes de violences et leur offre une prise en charge psychologique, sociale et juridique. « Nous intervenons également sur les questions de violences faites aux femmes à travers des sensibilisations et des séances éducatives ». Pour sa part, Cornelia Glèlè pense que la femme a un grand rôle à jouer dans le développement de l’Afrique. « Cet atelier m’a permis de renforcer mes connaissances sur la thématique du mouvement féministe ouest-africain et je remercie Equipop ». Engagée dans le ROAJELF, un réseau impliqué dans la sensibilisation sur les violences faites aux femmes et aux filles (VFFF), Cornellia Glèlè travaille actuellement sur un film féminin. « Nous allons réfléchir avec les femmes cinéastes, qui viendront de plusieurs pays, sur la manière d’aborder les questions de violence dans les films que nous réalisons et comment nous, cinéastes, allons contribuer à la lutte contre les VFFF ».

Cornélia Glèlè, l’une des participantes pour le Bénin

La prochaine étape de cette réunion est la sélection et l’identification des champions pour défendre cette cause. Il s’agira également de mener des actions communes, mettre en œuvre les projets identifiés lors de la rencontre, participer aux différents rendez-vous et mener des actions innovantes. « Nous avons identifié au cours de l’atelier une série d’évènements au cours desquels la voix et les actions des féministes s’avèrent indispensables pour opérer un changement sur les conditions de vie des femmes en Afrique de l’Ouest. Finaliser ces projets et les exécuter ensemble est la prochaine étape » a expliqué Irmine Fleury Ayihounton. Du point de vue personnel, elle pense alimenter davantage son blog par la rédaction d’articles de sensibilisation et aussi organiser des activités de terrain.  Un accent particulier sera mis sur l’utilisation des réseaux sociaux et des Tics. En outre, plusieurs messages clés ont été élaborés pour faire le plaidoyer.

Equipop a été créé en 1993 par des médecins et des journalistes afin de participer à l’amélioration des conditions de vie et du statut des femmes et des filles dans le monde.

Makeba Tchibozo

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