Laudamus Sègbo : "La femme, dès qu’elle cesse d’exister… je crois que tout va se détruire automatiquement"

Artiste plasticien, peintre et performeur, Laudamus Sègbo était à l’Ecole du patrimoine africain (Epa) lundi à l’ouverture du colloque scientifique du Festival international de Porto-Novo sur le thème « Le vodun, une réponse aux enjeux mondiaux de demain ». Nous l’avons rencontré après sa performance artistique opérée en live sur une jeune femme.

Le performeur Laudamus Sègbo en pleine action. Photo: Bismarck Sossa


Mamabenin : Laudamus Sègbo bonjour !
Laudamus : Bonjour !
Vous avez fait une performance artistique à l’ouverture du colloque scientifique du Festival international de Porto-Novo sur le vodun. De quoi s’agit-il ?
Laudamus : Oui pour cette performance, il faut déjà donner un sens aux choses. Je travaille sur les quatre éléments depuis très longtemps. Les quatre éléments sont normalement la force du vodun (terre, air, eau, feu) qui est « dan » (l’air), « hêbiosso » (le feu), « sakpata » (la terre) et « Oshumaré » (l’eau) appelée par d’autres « yémandja ». Donc quand on prend toutes ces divinités par rapport à la performance, dont le titre est au faite « la transe »,  il faut donner la bonne valeur aujourd’hui à la femme, il faut donner la bonne valeur à notre culture, il faut faire un appel où nous pouvons montrer notre valeur culturelle qui est d’abord intrinsèque et qu’on ne peut pas changer. Nous ne pouvons que faire avec et maîtriser nos racines. C’est cette exhortation qui est faite à travers cette performance là. Partir de rien pour créer la beauté de tout mais tout en s’inspirant de ces divinités.
Vous êtes un artiste qui travaille beaucoup sur la féminité pour ne pas dire la femme, pourquoi la femme est toujours au cœur de vos performances et vos créations ?
Laudamus : La femme, dès qu’elle cesse d’exister, cette féminité qui est normalement la marmite qui féconde, qui fait naître la terre, qui fait vivre tout être vivant, je crois que tout va se détruire automatiquement. La femme est au cœur de tout, au début et à la fin. Pour moi, quand on prend la terre (Sakpata) même si son jeune frère est lègba agbo ninsou, c’est la fécondité qui émane de la terre qui produit tout ce que nous avons à manger, les feuilles pour nous soigner et tout…Quand nous prenons l’eau, c’est la même chose donc la femme pour moi est présente; la féminité est présente partout et sans la femme nous ne pouvons avoir un développement comme nous le voudrions. Elle est au cœur de tout donnons lui la valeur qu’il faut.
En présence des têtes couronnées, des autorités politico-administratives, quel a été le message unique de votre performance ?
Laudamus : Prenons ce qui est à nous, donnons lui le regard qu’il faut et l’Afrique va prendre réellement son envol pour le développement.

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