Le Gabon à l’école des cantines scolaires à l’EPP Dohouimè (Djidja)

Sous la houlette du Fonds des Nations-Unies pour la Population, une délégation du Gabon en voyage d’étude au Bénin a visité l’Ecole primaire publique de Dohouimè à Djidja.

La délégation du Gabon visite un stand d’exposition des activités communautaires en rapport avec la cantine scolaire de l’EPP Dohouimè (Djidja) le 18 février 2025. Photo : @WFP/Bismarck Sossa

L’objectif pour la partie gabonaise est d’apprendre des enseignements et des bonnes pratiques tirés de l’expérience du Bénin dans la mise en œuvre du programme des cantines scolaires depuis 2017 sous l’expertise du Programme alimentaire mondial (PAM).  « Les cantines scolaires sont une première pour nous au Gabon. On est venu pour apprendre dans le cadre de la coopération Sud-Sud entre le Gabon et le Bénin » a expliqué Christelle Maryse Bouanga, la Conseillère technique du vice-premier ministre de la planification et de la prospective du Gabon.

La journée passée au contact des acteurs impliqués dans le fonctionnement de la cantine scolaire de l’Ecole primaire publique Dohouimè a permis de découvrir divers aspects à travers l’itinéraire de la visite :

  • Le panier alimentaire dans les écoles sous la modalité transfert monétaire (riz étuvé non poli, maïs, gari, haricots rouges, huile végétale fortifiée en vitamine A, sel iodé, œufs, légumes à feuilles, légumes fruits…)
  • Les outils d’éducation nutritionnelle et de promotion de l’hygiène (boîte à images, affiches, recueil de mets, fiches de suivi de la croissance des écoliers, outils ludiques tels que des puzzles et des jeux de cartes)
  • Les produits issus des activités génératrices de revenus (AGR) qui permettent d’améliorer la qualité des repas offerts aux écoliers et de soutenir le fonctionnement des cantines (élévage de poulets en communauté, fabrication de savon solide et liquide)
  • Le jardin hors-sol, une initiative en expérimentation
  • La cuisine où les cuisinières utilisent des foyers améliorés et les sacs de rétention thermique qui permettent réduire l’utilisation de bois de chauffe.

Pour une journée d’apprentissage autour de la mise en œuvre d’alimentation scolaire en vie réelle, la délégation du Gabon a eu droit à un package d’activités avec l’EPP Dohouimè. Dans cette école, le PAM pilote l’intégration des transferts monétaires dans le développement de cantine scolaire. « Nous avons une modalité de transfert monétaire qui est innovante que nous mettons en place de sorte que les écoles puissent avoir une certaine autonomie en recevant les transferts monétaires du PAM sous le financement des Pays-Bas pour pouvoir acheter les denrées au niveau local afin d’apporter les aliments qui répondent aux besoins alimentaires et habitudes alimentaires de la population » a partagé le Représentant Résident du PAM Ali Ouattara.

Dans la pratique de cette innovation, l’EPP Dohouimè a la flexibilité d’acheter auprès des coopératives locales des denrées dont elle a besoin pour nourrir les enfants. Elle dispose des ressources financières mises à la disposition par le PAM qu’elle peut transférer à ses fournisseurs par le biais de la technologie mobile money. Autour d’elle gravite des petits producteurs agricoles, des coopératives de transformation agroalimentaire, des éleveurs et même des détaillants de produits de consommation. La délégation du Gabon a eu l’opportunité de visiter deux coopératives qui livrent des vivres dans le cadre de cette approche à l’EPP Dohouimè.

A la rencontre de la coopérative Edjlomèdé et Colda

La première coopérative visitée par la délégation gabonaise est Edjlomèdé, une coopérative qui transforme du manioc en gari et autres dérivés (gari amélioré, tapioca, farine de cossette de manioc). Les échanges avec ce fournisseur ont porté sur la genèse de la coopérative Edjlomèdè, la source de la matière première et la rentabilité de l’activité de transformation. En ce qui concerne sa relation avec les cantines scolaires, cette coopérative a déjà livré plus de 3,7 tonnes de gari aux écoles depuis le démarrage du pilote des transferts monétaires (novembre 2024).

Photo de famille de la délégation avec les membres de la coopérative Edjlomèdé à leur centre de transformation de manioc en gari. Photo : @WFP/Bismarck Sossa

A côté, la Coopérative des leaders pour le développement agricole (Colda) qui s’investit dans des activités de maraîchage sur un site de 4 hectares a déjà livré 1,5 tonnes de légumes (fruits et feuilles) dans des écoles. Pour les membres de Colda, cette expérience avec les écoles sous modalité de transfert monétaire garantie un marché de consommation pour leurs produits. Ahoclounon Bérenger de la coopérative Colda a déclaré qu’ils ont commencé « à réorienter leur production vers les légumes les plus demandés par les écoles ». Le constat au contact de ces coopératives est que l’approche innovante des transferts monétaires dans la gestion des cantines scolaires offre un marché aux petits producteurs connectés aux écoles tout en améliorant leurs revenus.

Ils ont dit…

Christelle Maryse Bouanga – Conseillère technique du vice-premier ministre de la planification et de la prospective du Gabon – Le PAM a mis en place ici une bonne chose parce que les menus sont déjà établis d’avance, des cuisinières sont formées sur les techniques de l’hygiène, dans les comités, il y a les parents d’élèves, les élèves…On va s’inspirer de tout cela pour mettre en œuvre les cantines scolaires au Gabon.

Richmond Tiémoko – Représentant Résident de l’UNFPA – Quand l’enfant à l’école est bien nourri, formé et qu’il sait comment se protéger, cet enfant contribuera au bien-être de la société et contribuera à la dignité de la gent féminine et à la cohésion sociale

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