ORTB | Guy Adoua partage les clés de la réussite du programme des cantines scolaires au Bénin
Le Représentant Résident du Programme alimentaire mondial au Bénin Guy Mesmin Adoua était en émission jeudi sur la télévision nationale ORTB. Une émission au cours de laquelle les spectateurs ont découvert les réalités autour de la mise en œuvre du programme des cantines scolaires au Bénin. Retour sur quelques grandes lignes de cette rencontre.
En une trentaine de minutes sur les antennes de la télévision nationale (ORTB), le Représentant Résident du Programme alimentaire mondial Guy Adoua a partagé avec les spectateurs les clés de la réussite du programme des cantines scolaires au Bénin et les défis qui restent à relever pour parfaire ce qui se fait actuellement. Achat des vivres, la qualité des vivres, la distribution des vivres, l’engagement de l’Etat, les mamans cuisinières, l’implication des autorités locales, la gestion des vivres dans les écoles, les comités locaux…Guy Adoua a répondu aux préoccupations du journaliste.
Depuis 2017, le Pam apporte son expertise au gouvernement du Bénin pour la mise en œuvre du Programme national d’alimentation scolaire intégré (Pnasi). A ce jour, ce programme impacte plus de 650,000 enfants dans 3850 écoles primaires publiques dans toutes les communes du pays. Depuis quatre ans déjà, un enfant sur deux dans une cours primaire publique reçoit un repas chaud sur place à l’école. Pour en arriver à ce résultat de voir les enfants au repas, c’est tout un travail derrière a souligné le Représentant Résident du Pam.
L’émission a favorisé la compréhension autour de certains volets souvent peu perceptibles par les Béninois. Dans les échanges, le Représentant Résident à mis l’accent particulier sur le fait que le Bénin met en œuvre un programme de cantines scolaires basé sur la production locale. Les repas scolaires ne modifient pas les habitudes alimentaires des enfants car « ils mangent béninois » pour utiliser les termes de Guy Adoua. A ce jour, le maïs, le niébé, le riz sont des produits achetés auprès des producteurs locaux lorsqu’ils remplissent les conditions d’achat selon les normes de qualité du Pam.
En effet, avant d’acheter un produit destiné aux cantines scolaires, le Programme alimentaire mondial suit un processus de validation de la qualité du produit auquel le fournisseur se soumet. Des échantillons sont prélevés et analysés au laboratoire pour déterminer si le produit est propre ou impropre à la consommation. Ces détails dévoilés par le Représentant aident les populations à ne pas douter de la qualité des vivres envoyés dans les écoles et surtout aussi pourquoi certains produits comme l’huile sont achetés sur le marché international.
Selon les explications du Représentant, tant que l’huile locale ne sera pas fortifiée à la vitamine A, le Pam ne pourra pas l’utiliser dans les cantines car « derrière les repas chaud, il y a aussi l’état nutritionnel des enfants » à prendre en compte. Cet exemple permet de comprendre que la question de la qualité des vivres est un élément important au cœur du processus d’achat des vivres. Si un produit ne répond pas aux normes de qualité, il ne sera pas dans les cantines selon les explications du Représentant Résident.
Quand nous parlons de cantine scolaire, nous avons l’achat des vivres, le transport et le fonctionnement des cantines. Mais à côté de cela, pour rendre le programme durable, nous avons aussi besoin de certains partenariats stratégiques. Il y a la question de l’eau, il y a la question de l’hygiène…Le Pam essaie en tant qu’agence des Nations Unies, de mobiliser des ressources pour accompagner les énormes ressources que le gouvernement apporte.
Guy Mesmin Adoua, Représentant Résident PAM/BENIN
Au-delà d’acheter des vivres et de nourrir les enfants, le programme des cantines scolaires est une porte d’entrée pour booster l’économie locale. En achetant des tonnes de vivres chaque année auprès des producteurs locaux, c’est de l’argent qui est injecté dans le développement local. A travers l’alimentation scolaire, l’on peut penser à des programmes d’autonomisation des femmes et des jeunes a dit le Représentant Résident. Les cantines scolaires offrent une opportunité de marché aux communautés. C’est une opportunité que doivent saisir les jeunes, les femmes dans les secteurs de l’agriculture pour produire des vivres compétitifs qui seront rachetés par le Pam pour les cantines.
Aujourd’hui, le modèle de cantine scolaire du Bénin inspire d’autres pays. « La particularité du Bénin, c’est que le gouvernement s’est investi et a fait des cantines scolaires une priorité » remarque Guy Adoua. L’engagement du gouvernement est l’un des clés de la réussite du modèle béninois.