Cantines scolaires : un modèle de participation communautaire « admirable » vu à l’Epp Kongou (Kandi)

Une délégation conjointe Pam – Unicef – Ambassade des Pays-Bas et gouvernement a visité mardi l’Ecole primaire publique de Kongou dans la commune de Kandi. Retour sur une matinée passée avec la communauté scolaire de Kongou.

Echange entre la maire de Kandi et la délégation de partenaires à Epp Kongou. Photo: Jonas H.

Quand la délégation descendit à l’Epp Kongou ce mardi matin, les mamans cuisinières de la cantine scolaire s’affairaient autour d’une marmite de Waké (repas fait à base de riz et du pois jaune) accompagné de jus de tomate au fromage de soja. Le menu du jour est ainsi en pleine préparation pour permettre aux enfants de manger un repas chaud à la fin des cours de la matinée.

C’est ce qu’est venu voir la délégation tripartite Pam – Unicef – Ambassade du Royaume des Pays-Bas et le ministère des affaires sociales. Voir comment fonctionne la cantine scolaire de l’Epp Kongou, voir les enfants en train de manger, voir comment la communauté prend soin de cette opportunité initiée par le gouvernement pour soulager la faim des enfants à l’école, voir ce que la cantine scolaire apporte dans la vie des enfants du village Kongou à Kandi.

L’ambassadrice des Pays-Bas To Tjoelker-Kleve sert une fille de l’Epp Kongou (Kandi) le 16 février 2020. Photo: Jonas H.

A côté, la cantine scolaire de l’Epp Kongou avait un caractère particulier comme 396 autres écoles primaires publiques du Bénin. Elle est financée par le Royaume des Pays-Bas, un partenaire convaincu du programme des cantines scolaires qui apporte une enveloppe de 6,5 milliards de francs Cfa pour soutenir la mise en œuvre de ce programme de développement. L’occasion était pour To Tjoelker-Kleve, l’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas près le Bénin, de toucher du doigt ce qui se fait dans les écoles en vie réelle. Sur le coup, la communauté de Kongou avait son histoire a partagé.

Deux repas par jour et zéro souscription !

« Les enfants à l’Epp Kongou viennent à l’école sans l’argent du petit déjeuner » raconte le directeur Issifou Sanni Oly. Leur espoir réside dans le repas qu’offre la cantine scolaire à midi. Dans cette école de 82 écoliers, le directeur et les parents d’élèves ont trouvé l’idée d’introduire la bouillie de sorgho comme petit déjeuner à l’heure de la récréation et un plat de résistance à midi offert par la cantine scolaire. Au total, deux repas offerts à chaque enfant à l’école sans aucune souscription de leur part.

Les mamans cuisinières de la cantine scolaire de l’Epp Kongou préparent le menu du jour. Photo: Jonas H.

Pour réussir cette initiative, la communauté de Kongou a manifesté son engagement à accompagner la cantine. Elle participe au développement d’un champ scolaire ou est cultivé du sorgho, du maïs et du coton. « Le sorgho et le maïs produits sont utilisés pour l’offre de bouillie, le coton est vendu et les revenus sont utilisés  pour financer les besoins de la cantine scolaire » confie le directeur Issifou Sanni Oly qui se dit fière de ce qu’il a accompli avec sa communauté pour le fonctionnement de la cantine. D’ailleurs, la performance scolaire des enfants lève un coin de voile sur l’impact des repas scolaires sur les écoliers. « Avant la cantine, le taux de réussite au Cep était de – 50%. Avec la cantine scolaire, c’est +70% de réussite au Cep » indique Issifou.

Un modèle à diffuser dans d’autres communautés

Cette expérience de participation communautaire partagée par le directeur de l’Epp Kongou est le résultat « d’une organisation très forte et admirable » conclut l’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas To Tjoelker-Kleve restée admirative de la communion créée par la cantine scolaire entre l’école et la communauté. Elise Kosoko, secrétaire générale adjointe du ministère des affaires sociales et de la microfinance partage la même admiration face à l’engagement des femmes cuisinières qui se disent fières de consacrer une part de leur quotidien à la cuisine pour leurs enfants et de manière bénévole.  « Les populations ont pris conscience de la prise en charge communautaire de l’éducation de leurs enfants » a remarqué Elise Kosoko.

Le Représentant Résident du PAM Guy Adoua et la Représentante Résidente de l’Unicef Djanabou Mahondé lors de la visite du 16 février à l’Epp Kongou. Photo: Jonas H.

Le Représentant Résident du Programme alimentaire mondial au Bénin Guy Adoua estime que le modèle de Kongou est un modèle a partagé avec d’autres communautés pour stimuler davantage d’initiatives autour des cantines scolaires. « C’est un modèle que nous apprécions beaucoup » a dit Guy Adoua à la suite de la Représentante résidente de l’Unicef Djanabou Mahondé qui invite les parents d’élèves à « tirer des leçons de la cohésion qui existe au sein de la communauté pour s’assurer que les filles et les garçons ont accès à une éducation de qualité ».

L’espoir est de voir la communauté de l’Epp Kongou maintenir le même engagement dans le temps pour faire de la cantine scolaire un aimant qui attire les enfants dans les classes.

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