Adamou Katoumi | « Tous les enfants veulent aller à l’école à cause de la cantine ».

L’installation de cantine scolaire dans les écoles en milieux ruraux à favoriser la création de divers liens entre l’école et les communautés. A l’Ecole primaire publique Kouba dans l’arrondissement de Kouarfa (Toucountouna), la présence de la cantine a créé une relation privilégiée entre les filles de l’école et le groupement des femmes transformatrices de manioc de Kouba. La présidente Adamou Katoumi nous en parle dans cette interview à bâton rompu.

Adamou Katoumi, présidente du groupement des femmes transformatrices de manioc de Kouba. Photo: Jonas H.

Vous êtes la présidente du groupement des femmes transformatrices de manioc de Kouba, quelle est la relation de votre groupement avec la cantine de l’Epp Kouba ?

Adamou : D’abord, nous sommes des mères d’enfants qui sont à l’école de Kouba. Ensemble nous échangeons avec le directeur de l’école sur comment on va gérer les enfants. On s’est dit, il ne faut pas que les enfants soient seulement à l’école, surtout les filles. Elles sont des filles, elles doivent apprendre quelque chose. En tant que mères des enfants, le projet Manitésé nous a appelé et nous a demandé d’initier les enfants à la transformation aussi. C’est là que nous sommes entrées en collaboration avec le directeur. Nous avons pris les enfants filles et de temps à temps nous les formons sur la transformation de manioc et ses dérivés. Là où les enfants filles de l’école de Kouba sont aujourd’hui, si elles ont la matière première, elles sont capables de faire du gari (farine de manioc) de bonne qualité et du tapioca.

Et ce que produit votre groupement est-il mis aussi à la disposition de la cantine de l’Epp Kouba pour consommation ?

Adamou : Oui ! Quand on fait la transformation du manioc, on donne du gari à la cantine parce que ce sont nos enfants. C’est notre contrepartie. Quand ils préparent le haricot, il faut du gari pour l’accompagner.

De votre regard de mère, qu’est-ce-que la cantine de l’Epp Kouba apporte comme impact sur les familles ?

Adamou : Vraiment, on très contente ! On est heureuse parce qu’avec ça les enfants viennent à l’école nombreux. Vous voyez, en milieu rural ici, dans les villages, nous sommes en période de récolte. A 7 heures déjà, les mamans vont au champ et les papas aussi. Quand l’enfant va à l’école, à son retour, il n’y a rien à la maison. Il n’a pas mangé et va revenir au cours et ne peut rien suivre. Ce que la cantine est en train de faire pour nous les mamans, on ne peut même pas dire. Les mots me manquent ! Ca fait que les enfants mangent bien. Quand ils reviennent le soir avant nous, ils sont déjà à l’aise. Ce qui fait que tous les enfants veulent aller à l’école à cause de la cantine.

Un message à l’endroit des femmes pour le soutien qu’il faut continuer à apporter à l’école et la cantine

Adamou : chaque fois, je dis à aux femmes membres du groupement, il faut qu’on envoie les enfants à l’école. Quand un enfant va à l’école, il y a une différence avec celui qui n’a pas été à l’école. Avec la cantine, il faut qu’on envoie les enfants à l’école pour qu’ils puissent apprendre à écrire et parler aussi le français.

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