Cantines scolaires : l’approche intégrée en marche dans la commune d’Athiémé grâce au partenariat Pam-Choithrams

Depuis 2015, Choithrams est un partenaire du Programme alimentaire mondial qui accompagne le programme des cantines scolaires au Bénin. Pour la période 2019-2021, ce donateur compte injecter 750,000 $ pour soutenir le développement des cantines scolaires dans 20 écoles des départements de l’Atacora, du Mono et de l’Ouémé. L’Ecole primaire publique Agontimè dans la commune d’Athiémé est l’une des bénéficiaires de ce partenariat. Qu’est-ce qui a changé pour cette école située dans l’arrondissement de Kpinnou avec Choithrams ? Découvrons !

Les écoliers mangent dans le réfectoire de l’Epp Agontimè le 8 septembre 2020. Photo: Jonas H.

A l’Epp Agontimè,  environ 194 enfants bénéficient de la cantine scolaire installée dans le cadre de la mise en œuvre du Programme national de l’alimentation scolaire intégré (Pnasi). Comme un enfant sur deux au Bénin, les écoliers d’Agontimè  mangent un repas chaud chaque jour d’école grâce au programme des cantines scolaires en cours dans le pays depuis 2017.   

Le programme des cantines scolaires est un programme élargi qui va au-delà de l’offre de repas aux enfants à l’école. Il y toute une série d’activités qui gravitent autour d’une cantine offrant diverses opportunités à la communauté dans laquelle elle est implantée. Les initiatives nées du partenariat Pam-Choithrams dans certaines écoles comme l’Epp Agontimè offre cette possibilité « de mettre en évidence l’approche holistique de l’alimentation scolaire » explique David Adomahou, responsable des activités liées aux cantines scolaires dans le Couffo au Programme alimentaire mondial (Pam/Bénin).

La cuisine de l’Epp Agontimè avant

Il s’agit en plus des activités de cantine scolaire souligne David Adomahou de développer des « activités de jardinage, de champs, des activités génératrices de revenu avec la communauté pour renforcer financièrement la caisse de la cantine » dans une vision d’asseoir une relation privilégiée entre l’école, la cantine et la communauté.

Dans le cadre du partenariat avec Choithrams, les écoles bénéficient de la construction d’une cuisine, d’un réfectoire, de l’installation d’un moulin, de la mise en place d’un jardin  scolaire, de forage pour les écoles n’ayant pas d’accès à l’eau potable pour renforcer les activités de leurs cantines. C’est d’ailleurs au réfectoire de l’Epp Agontimè que Sam Agossou, 10 ans et élève en classe de CM1 partage son bonheur de manger à l’école à midi. « On mange bien, je me repose avec mes camarade et on travaille à l’école » raconte Sam qui venait de terminer son repas de midi. « C’est une satisfaction parce que les enfants ont l’habitude de manger dans les salles de classe mais aujourd’hui ce n’est plus le cas » apprécie le directeur de l’Epp Agontimè Houéssou Tété Ignace qui se réjoui aussi de la construction d’une cuisine en matériaux définitifs pour l’école. « Aujourd’hui grâce à Choithrams, nous avons une cuisine qui va durer dans le temps puisque chaque année on reprend pratiquement la cuisine » argumente le directeur Ignace Houéssou.

La cuisine actuelle de l’Epp Agontimè

Un jardin scolaire entretenu par la communauté pour les enfants…

L’une des initiatives innovantes autour de la cantine scolaire de l’Epp Agontimè est le jardin scolaire. Innovante dans la méthode de gestion mais aussi dans l’approche participative de la communauté pour sa mise en place. Le jardin scolaire de l’Epp Agontimè est entretenu par trois volontaires identifiés dans la communauté et formés pour la production des produits maraichers utiles à la préparation des repas au niveau de la cantine scolaire. « Les volontaires sont formés par les cadres du ministère de l’agriculture de la commune d’Athiémé sur les itinéraires techniques et sur la gestion de jardin comme une exploitation agricole » explique David Adomahou du Pam/Bénin.

David Adomahou du PAM Bénin dans le jardin de l’Epp Agontimè le 8 septembre 2020. Photo: Jonas H.

Sur le site qu’irrigue le lac Toho, Francis, Faustin, Cyprien et dame Amèyovi sont chargés de prendre soin du jardin scolaire ou divers légumes sont cultivés selon la saison. « Nous produisons du Gboman, têtê, adémin, piment, tomate… » explique Francis Kounoudji, président de l’Association des parents d’élèves et volontaire en charge du jardin avant de conclure « notre premier objectif, c’est de nourrir les enfants ». C’est le même engagement qui nourrit Godjan Amèyovi, la seule femme du comité de gestion du jardin. C’est elle qui a mis à la disposition de l’école l’espace pour le jardin pour contribuer au bon fonctionnement de la cantine scolaire. « J’ai été très contente de l’arrivée de la cantine dans notre communauté. Nos enfants souffraient avant. Ma contribution était de mettre à disposition ce domaine où nous pouvons cultiver des légumes pour nourrir nos enfants » a confié dame Amèyovi.

Les volontaires en charge de la gestion du jardin scolaire de l’Epp Agontimè. Photo: Jonas H

« Tout ce que nous produisons dans le jardin est apporté dans l’alimentation des enfants »

Le but de cette activité de jardinage, c’est de permettre à la cantine d’avoir des produits frais pour cuisiner des repas nutritifs et de qualité pour les enfants. « Je pourrai  dire que ce jardin nous aide beaucoup. D’abord dans l’alimentation et ensuite dans l’entretien des gens de la communauté qui nous aident » confie le directeur de l’Epp Agontimè Ignace Houéssou.

Dans la pratique, les revenus issus de la vente du surplus des produits du jardin « sont divisés en trois parties. Une part sert à payer les trois volontaires responsables du jardin, une part est versée dans la caisse de la cantine et une part dans la gestion du jardin » nous détaille David Adomahou.

Moulin mis à la disposition de l’Epp Agontimè et qui sert la communauté

Le jardin scolaire mis en place à l’Epp Agontimè à Athiémé et la méthode participative de gestion rapproche la communauté à la cantine car les résultats profitent aux enfants mais aussi aux parents en termes de revenu et de formation. Et quand le président APE Francis Kounoudji témoigne que « grâce à la cantine, les enfants qui tombaient souvent malade ne tombent plus malade comme avant » c’est le résultat de l’apport nutritionnel qu’apporte la cantine scolaire aux enfants.

Remise de matériels de production au groupement de femme « Venez voir » le 8 septembre 2020

Au-delà du jardin, le groupement des femmes  « Venez voir » d’Agontimè a obtenu un appui de Choithrams pour le renforcement de leurs activités génératrices de revenu. Spécialisé dans la production de l’huile rouge, ce cercle d’une quinzaine de femme a reçu un lot de matériels pour améliorer et accroitre sa production. Cet appui qui participe à l’autonomisation des femmes membres de ce groupement est le fruit indirect de la présence de la cantine scolaire dans cette communauté. Si elles mènent des activités génératrices de revenu, elles pourront gagner de l’argent et participer à la vie de la cantine. « Nous allons travailler et accroitre notre production pour prouver notre capacité car maintenant nous n’aurons plus de difficulté » promet Kounoudji Yaba, Vice-présidente du regroupement.

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1 réponse

  1. 16 octobre 2020

    […] l’Epp Agontimè tout comme à l’Epp Sazuékpa, le partenariat Pam-Choithrams […]

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