Le programme des cantines scolaires favorise l’autonomisation des femmes, petites productrices agricoles de Pédarou (Bembèrèkè)
En s’engageant à acheter 100 tonnes de maïs local auprès de quatre coopératives de petits producteurs du Borgou/Alibori, le Programme alimentaire mondial favorise l’autonomisation des femmes, petites productrices agricoles dans les communautés bénéficiaires du programme des cantines scolaires. C’est le cas de Mama Mamatou et Gounon Birba rencontrées à Pédarou (Bembèrèkè).
Avec un coin de sourire effacé, Mama Mamatou et Gounon Birba sont deux femmes d’exception dans un monde d’hommes à Pédarou (Bembèrèkè). Dans la Coopérative villageoise des producteurs de maïs CVPM Somina de Pédarou, elles sont l’une des trois femmes membres de cette coopérative forte de 16 petits producteurs. La coopérative Somina est devenue partenaire du Programme alimentaire mondial (Pam) dans sa chaine d’approvisionnement en vivres notamment le maïs qui sera utilisé pour nourrir les enfants dans les écoles à cantines scolaires.
Mamatou et Birba sont des exemples de femmes impactées par la mise en œuvre du programme des cantines scolaires au Bénin. Au-delà de nourrir les enfants à l’école, l’initiative des cantines scolaires favorise l’autonomisation financière des femmes, petites productrices agricoles en offrant des possibilités pour elles de profiter d’un renforcement des capacités et d’accès à des opportunités de marché pour améliorer leurs productions et leurs revenus. C’est ce que Mamatou et Birba sont entrain de vivre au sein de la Coopérative villageoise des producteurs de maïs Somina de Pédarou.
Grâce à l’accompagnement du projet Résilience Covid-19 Borgou Alibori (Recoba),la CVPM Somina, comme sept autres coopératives de Bembèrèkè a été accompagné sur des techniques et bonnes pratiques culturales pour l’amélioration de sa production de maïs. Aujourd’hui, cette coopérative produit du maïs de qualité jugé propre à la consommation. L’avantage, c’est que le Programme alimentaire mondial qui est strict sur la qualité des vivres destinés aux écoles à cantines scolaires achète désormais du maïs local auprès de cette coopérative de petits exploitants agricoles à laquelle appartiennent ces deux femmes. « Avant l’idée de la coopérative, j’avais fortement réduit mes capacités de production. Avec la coopérative, je peux augmenter ma production » confie Gounon Bouanré Birba. En réalité, elle est « contente avec l’arrivée de la coopérative car je sais maintenant que si je produis, je vais vendre au Pam ».
C’est l’opportunité qui changera les conditions de vie de ces deux femmes qui ne se focalisent plus sur qui doit acheter leurs maïs après production. « Si j’étais seule, je ne bénéficierai pas de cette opportunité. La coopérative m’aidera à augmenter ma production » projette Mama Mamatou. Grâce à la coopérative, la perspective de ces deux femmes est de produire davantage car le client est le Programme alimentaire mondial pourvu que les vivres soient de bonne qualité et respectent les exigences de qualité. Elles sont déjà formées pour faire en sorte que leurs produits répondent aux normes pour avoir accès à l’opportunité de marché qu’offre le Pam engagé à utiliser le programme des cantines scolaires comme une porte d’entrée pour redynamiser la production agricole locale.
Pour la phase pilote d’achat de maïs local auprès des petits producteurs, quatre coopératives dont Somina ont été adjudicataires pour la livraison de 100 tonnes de maïs local. C’est un défi pour ces petits producteurs mais aussi une garantie de revenu stable. « Aujourd’hui je suis très ému parce que nos soucis sont terminés. En tant que producteur, tu produis le maïs et tu ne trouve pas celui qui va acheter. Grâce au Pam, nous avons déjà le marché. Le Pam, la Coopération Suisse et les autres partenaires nous ont aidé et nous avons un contrat avec le Pam. Maintenant si nous produisons, le Pam va acheter. J’ai vu la valeur de la coopérative aussi parce qu’en coopérative on est soudé, on est plus fort » témoigne Ibrahim Bio Yérima, président de la CVPM Somina de Pédarou.
Gounon Birba entrevoit déjà tout ce qui est possible pour elle d’entreprendre pour diversifier ses sources de revenu. « Avec le revenu que je vais tirer de la vente de ma production de maïs, je peux mener d’autres activités facilement » a confié la petite productrice de Pédarou.