Quand la volonté communautaire fait vivre la cantine scolaire de l’Epp Koukongou (Boucoumbé)
A l’Ecole primaire publique Koukongou dans l’arrondissement de Korontière (Boucoumbé), la communauté fait l’expérience d’une solidarité agissante pour la gestion de la cantine scolaire. Dans cette école riche de 279 enfants, la gestion des activités liées à la cantine repose sur la participation communautaire.
L’Epp Koukongou est une école qui a opté pour une approche communautaire dans la gestion de la cantine scolaire dont elle est bénéficiaire. Dans cette école, les contributions journalières des enfants pour soutenir la vie de la cantine ont été supprimées pour donner le privilège à la solidarité communautaire. « Il n’y a pas de cotisation » raconte Bienvenu N’Tcha, un animateur du programme des cantines scolaires à Boucoumbé soutenant que « l’apport de la communauté est uniquement en nature ». Une approche qui amène les parents d’élèves à faire fonctionner la cantine sans contrainte financière juste en apportant de la volonté, du temps et des produits en nature.
D’une école à une autre, les écoliers devraient soutenir le fonctionnement de la cantine scolaire en y apportant une contribution entre 25 et 50 FCFA. A l’Epp Koukongou, cette contribution a été supprimée pour diverses raisons propres aux réalités des populations et des expériences qui n’ont pas été concluantes en termes de participation. « Compter sur la contribution financière de 25 F ne marche pas. Et quand des enfants n’ont pas, ils ne viennent pas à l’école » regrette N’Tcha Bienvenu. L’alternative trouvée est d’amener les parents à offrir les besoins de la cantine en nature. « C’est ce qui marche ! Les enfants mangent et sont contents » se réjoui Bienvenu N’Tcha.
Depuis que l’idée de la participation en nature est lancée, les parents sont plus réceptifs au fonctionnement de la cantine. La relation école – communauté – cantine s’est renforcée car les préoccupations liées à la cantine sont discutées entre les acteurs impliqués dans la gestion et la communauté. Résultat, la communauté participe davantage au développement de la cantine et « cela facilite beaucoup la mise en place d’initiatives » remarque le directeur de l’Epp Koukongou, N’Tcha Mathias.
La volonté et le temps pour accompagner les initiatives communautaires autour de la cantine…
La volonté est une denrée qu’apporte la communauté pour accompagner les initiatives créées autour de la cantine de l’Epp Koukongou. Cela se manifeste dans la mise en place de plusieurs activités connexes qui favorisent le fonctionnement normal du programme. C’est le cas d’un projet communautaire d’élevage de poule confié au président de l’association des parents d’élèves. L’idée à moyen terme est de produire des poulets qui seront consommés par les enfants à la cantine mais aussi vendus pour générer des ressources pour la cantine.
Dans la pratique, c’est déjà le cas avec le champ scolaire qui génère des revenus grâce à la vente de maïs et de niébé produits par l’école avec la contribution de la communauté. A cela s’ajoute un jardin scolaire qui fournit la cantine en divers produits (piments, oignons, chou…) nécessaires dans la préparation des repas.
A voir de près, la communauté de l’Epp Koukongou s’est appropriée la cantine et ne marchande pas son engagement à accompagner les activités qui gravitent autour tant que cela permet à leurs enfants d’apprendre et de manger à l’école. Cette solidarité communautaire autour du programme est le signe qu’elle mesure l’impact des cantines dans la vie des enfants et travaille autant qu’elle peut pour tirer profit de cette opportunité d’éliminer la faim à l’école.