Cantines scolaires | Le partenariat Pam-Educo apporte de l’eau à l’école primaire publique de Fô-Sakarou, Kparo, Wodora et Kpéssara (Borgou)
En juin 2019, le Programme alimentaire mondial (Pam/Bénin) et l’organisation non gouvernementale Educo Bénin ont signé un mémorandum d’entente autour du « projet d’amélioration des conditions nutritionnelles et d’apprentissage des élèves dans le département du Borgou » (Nord-Bénin). Les 22 et 23 janvier, une mission conjointe Pam-Educo est allée constater les premiers résultats à Sinendé et Bembèrèkè.
Six mois après la signature du mémorandum d’entente entre le Programme alimentaire mondial (Pam/Bénin) et Educo-Bénin, les premières réalisations sont visibles sur le terrain avec quatre forages équipés de pompe à motricité humaine.
Le défi au départ était de favoriser un meilleur accès à l’eau potable à des écoles bénéficiaires de cantine scolaire, dans des zones défavorisées de Bembèrèkè et de Sinendé. De ce partenariat Pam-Educo devrait naître des forages, des raccordements en eau potable et 13 jardins scolaires pour faciliter et renforcer les activités liées aux cantines scolaires dans 13 écoles. Le « projet d’amélioration des conditions nutritionnelles et d’apprentissage des élèves dans le département du Borgou » lancé le 1er septembre pour 16 mois a livré ses premiers résultats.
L’Epp Fô-Sakarou et Kparo à Sinendé ont désormais des points d’eau
Située à plus de 30 kilomètres de la mairie de Sinendé, l’Epp de Fô-Sakarou compte une population scolaire de 242 écoliers. Elle bénéficie d’une cantine scolaire qui fonctionne difficilement par manque d’eau confie le président de l’association des parents d’élèves Séro Chabi. « Les enfants vont jusqu’à 3 km voire 10 km pour trouver de l’eau pour la cuisine » raconte Chabi à la mission Pam-Educo. Elèves, enseignants, parents d’élèves et directeur sont unanimes sur ce fait. Il est difficile d’avoir de l’eau pour faire fonctionner efficacement la cantine de l’Epp Fô-Sakarou.
« Chaque jour, les enfants devraient parcourir plusieurs kilomètres pour ramener de l’eau à la cuisine » confirme Josée Ahouanmahoué, enseignante en classe de CE1. « Parfois c’est de l’eau impropre à la consommation issue d’un barrage du village qui sera traitée avant l’utilisation ou il faudra attendre plusieurs heures pour avoir de l’eau d’une pompe à énergie solaire à débit lent » raconte l’institutrice pour justifier le retard dans le démarrage des activités pédagogiques énuméré par le directeur Kotodoukou Sanra.
La source d’eau implantée dans l’espace de l’école vient résoudre le problème de manque et de la qualité de l’eau utilisée pour les activités de la cantine. « Avec la source d’eau, nous ne manquerons plus d’eau potable » se réjouie Boukari Walila, une écolière en classe de CM2 qui a partagé l’impression de ses camarades pour la solution apportée à leur peine.
Le roi Sian Sako du village a exprimé son vœu de voir « le partenariat se renforcer davantage ». Déjà heureux du rôle que jouent les cantines scolaires pour le bien-être des enfants du village, l’arrivée de la source d’eau à l’Epp Fô-Sakarou va davantage améliorer la vie scolaire et celle de la communauté.
En bénéficiant d’un forage, l’Epp Fô-Sakarou peut s’estimer chanceuse dans le gros lot d’écoles du Borgou ayant les mêmes préoccupations. La deuxième école dans la commune de Sinendé est celle de Kparo située à plus de 50 km de Fô-Sakarou. Dans cette école de 284 élèves, le partenariat Pam-Educo vient de « mettre fin à 40 ans de pénurie d’eau » a dit le directeur Barassounon Boni.
L’Epp Wodora et Kpéssara, les heureux de la commune de Bembèrèkè
A l’Epp Wodora, l’arrivée du point d’eau est un événement majeur dans la vie des enfants et de la communauté en générale. Cela règle un problème de manque d’eau évident dans ce village. « Vous avez désaltéré la population de Wodora ! » s’est exclamée l’élue locale Ahouandogbo Sophie. Selon elle, les femmes souffrent pour avoir de l’eau pour la préparation des repas aux enfants et « les enfants traversent la route (la voie inter-Etat) pour trouver de l’eau pour la cantine avec des risques d’accident » ajoute le président de l’association des parents d’élèves de Wodora.
Avec la source d’eau ouverte dans l’école, les mauvais souvenirs sont du passé pour la communauté et surtout pour les enfants. « Avant, nous amenons de l’eau depuis la maison pour la cantine. Cette corvée est terminée » se réjouie la petite fille Ega Florence avec un sourire qu’elle justifie. « Nous mangeons bien et sommes contents de venir à l’école ».
A Wodora tout comme à Kpéssara (Bembèrèkè), à Fô-Sakarou ou Kparo (Sinendé), l’eau s’est rapprochée des écoles et des cantines scolaires. Les conditions d’hygiène seront améliorées. Les sources d’eau vont alléger la peine des enfants, des enseignants, des femmes à la cuisine et ouvrir la voie à d’autres activités liées au programme des cantines scolaires.
Les jardins scolaires deviendront une réalité dans les écoles bénéficiaires du projet du partenariat Pam-Educo
La prochaine étape du projet est le démarrage effectif des jardins scolaires. Les 13 écoles bénéficiaires (et 02 écoles supplémentaires) sont appuyées en semences et outils de jardinage. Les jardins scolaires devront prendre corps d’ici peu. Déjà dans les quatre écoles bénéficiaires de points d’eau, il est constaté sur place que les sites pour les jardins sont identifiés, les semences et outils disponibles. Les jardins scolaires devront fleurir bientôt de la tomate, du piment du gombo, de la carotte, le chou et d’autres légumes. Chaque école devrait s’assurer de développer son jardin scolaire afin d’introduire les produits dans le repas des enfants au niveau de la cantine.
L’axe de partenariat entre le Programme alimentaire mondial et l’Ong Educo favorise l’approche intégrée du programme des cantines scolaire dont les activités telles que la préparation des repas, les jardins scolaires, les questions d’hygiène et d’assainissement ne peuvent être réelles sans un accès à l’eau. Le défaut de l’eau est une entrave au programme de l’alimentation scolaire. Les partenariats du genre Pam-Educo devront se nourrir davantage pour multiplier les sources d’eau dans les écoles.
Pour ce projet spécifique, un comité de pilotage est mis en place pour s’assurer que les actions apportent les impacts espérés.
Ils ont dit…
Carine Agossou, Coordonnatrice des programmes à Educo
Je suis très satisfaite ! Je pense que les acteurs de l’école et surtout les enfants ont témoigné leur joie, leur gratitude mais surtout ce que l’eau représente aujourd’hui dans leur vie à l’école et aussi dans la vie des communautés. Je suis vraiment contente qu’Educo avec le Pam aient pu amener ce projet à bon port et qu’en un délai assez court, ces points d’eau soient fonctionnels.
Parfait Dovonou, Chef sous bureau du PAM à Parakou
Avoir fait deux jours de terrain, avoir vu des communautés suffisamment en liesse parce qu’on leur a apporté de l’eau, une denrée suffisamment vitale pour elle, ce n’est qu’un sentiment de satisfaction qui m’anime… Un sentiment qui non seulement m’anime personnellement mais aussi anime le Programme alimentaire mondial qui a réussi à faire de l’impact. Un sentiment de remerciement à l’endroit de l’équipe d’Educo qui s’est déployée ; qui en un temps record a pu faire ces points d’eau. Ce qui n’est pas facile.
Djibril Mama Cissé, Préfet du département du Borgou
Après la volonté affichée du chef de l’Etat qui s’est investi personnellement pour que nous puissions avoir ce programme des cantines scolaires dans les écoles, il y a l’effort considérable du Programme alimentaire mondial et d’Educo que je tiens vraiment à saluer pour leurs accompagnements. C’est parce que l’Etat ne peut pas, à lui seul tout faire que nous avons l’accompagnement des partenaires.