Guy Adoua : « Maintenant, il faut travailler pour que le programme des cantines scolaires soit durable »

Au détour de sa visite dans quelques écoles du département de l’Atlantique pour constater le démarrage effectif des cantines scolaire le premier jour de la rentrée, le Représentant Résident su Programme alimentaire mondial au Bénin Guy Mesmin Adoua a échangé à bâton rompu avec les journalistes. Voici le retour.

Le Représentant Résident du PAM au Bénin Guy Adoua échange avec les journalistes le 28 septembre à Abomey-Calavi. Photo: Jonas H.

Vous venez de faire le tour de quelques écoles pour voir si les cantines scolaires sont fonctionnelles, quelle est votre appréciation à la fin de cette visite ?

Guy Adoua : Nous avons décidé de visiter les écoles le premier jour de la rentrée scolaire pour nous rendre compte que toutes les dispositions ont été prises pour que les enfants mangent le premier jour de la rentrée scolaire. Toutes les écoles que nous avons visitées ce matin, les enfants ont mangé à temps. La cuisine a fonctionné très bien, les vivres ont été livrés à temps et c’est une satisfaction. Ce n’est pas évident…procéder d’abord à l’achat des vivres, s’assurer que les vivres sont dans les écoles et que les communautés sont mobilisées, que la cantine fonctionne, c’est beaucoup de choses. Mais constater que finalement toutes ces choses ont été réalisées et que les enfants sont en train de manger, je suis très satisfait. Je pense que c’est un bon résultat.

C’est bien cela la vision du programme des cantines scolaires ?

Guy Adoua : Cela rentre dans notre vision ! L’idée c’est que chaque jour, chaque fois que les enfants sont à l’école et qu’il y a cours, ils doivent manger. Autrement, on n’aurait pas atteint notre objectif. Ce n’est pas un restaurant. C’est pour que les enfants mangent quand ils ont classe. Souvent, le premier jour de l’école est le moment où les gens commencent à s’organiser mais se rendre compte que malgré tout, les enfants ont mangé, cela rendre dans notre vision. Et la vision c’est que, chaque jour de classe, chaque jour il y a repas. Pour moi je suis très satisfait. Mes collègues sont déployés aussi à travers le pays pour s’assurer aussi que cet objectif a été atteint partout. Ce n’est pas facile mais le fait d’arriver là, on ne peut qu’être satisfait.

Vous avez dit qu’il faut mieux faire
cette année, expliquez-nous davantage

Guy Adoua : La meilleure façon de réussir, c’est de se remettre en cause. Même si les gens vous disent vous avez bien fait, ne vous limiter pas au fait qu’on vous a dit vous avez bien fait. Nous pouvons encore faire mieux que ce que nous avons fait jusqu’aujourd’hui. Ce que j’ai voulu dire par là est que, même si les choses se passent bien, on peut encore faire mieux. Il faut donc appeler tout le monde à garder le cap. Pour moi, même si on fait bien ce n’est pas suffisant, on peut faire mieux. Il faut maintenir ce message.

Nous sommes dans la dernière année du programme, qu’est ce qui reste à parfaire ?

Guy Adoua : Je pense que le plus important dans la mise en œuvre d’un programme tel que celui-ci  qui est assez complexe, c’est d’abord avoir un dispositif qui fonctionne et qui fait que les enfants mangent. Au fur et à mesure essayer de bâtir sur ses acquis pour mieux parfaire. Nous voulons ce programme intégré. L’intégration veut dire prendre en compte les aspects de santé. Aujourd’hui nous parlons de coronavirus…nous devons nous assurer que l’hygiène a été enseignée et que les questions de l’eau et de l’assainissement sont prises en compte. Nous voulons aussi que la nutrition soit prise en compte, que la production agricole soit prise en compte. Aujourd’hui nous voyons les enfants sont en train de manger…tout ce qu’ils mangent a été produit et acheté localement. Vous dites que nous sommes en train d’attaquer la quatrième année; le fait que les dispositifs sont là, les infrastructures sont là et que les enfants mangent, c’est déjà un gros résultat. Maintenant, il faut travailler pour que le programme soit durable. Qu’il ne soit pas seulement pour servir pendant un moment mais qu’il serve pendant longtemps. Cela nécessite une forte implication des communautés. C’est à la communauté de s’approprier de tout ce qui a été fait parce que si on le laisse faire par d’autres personnes, quand ces gens vont se retirer…le projet s’éteint. Il faut maintenant travailler sur l’appropriation, le rôle croissant des communautés. Quand les cantines sont là, j’ai vu des magasins, des choses construites avec l’effort des communautés. Je puis vous dire qu’avec ça on peut être sûr que le programme va durer pendant longtemps. Voilà ce que je peux dire; beaucoup a été fait mais ce qui reste à faire c’est de pincer, serrer là où il y encore de trou pour qu’à la fin la machine fonctionne d’elle-même.

Des recommandations ?

Guy Adoua : La principale recommandation, c’est que le gouvernement a fait sa part, nous aussi. Le reste, la communauté, les parents, les autorités locales devraient aussi jouer leurs rôles, faire leur part. La recommandation c’est de garder le cap ! Il ne faudrait pas que cela soit comme un feu de paille, on prend de l’élan et après on ralenti. Il faut maintenir ! Au besoin aller plus  que ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui. Je voudrais appeler tout le monde : les parents, les communautés, les autorités, le Pam, les Ongs…que tous, dès le début de l’année nous nous mettons au travail pour que si les enfants ont mangé le premier jour de l’année, qu’ils mangent aussi jusqu’au dernier jour de l’année. Comme cela on sera fière ! On aurait atteint notre objectif. C’est la recommandation ! Qu’une bonne planification, une bonne organisation et un bon suivi nous amène à ce que les enfants mangent tous les jours et nous serons content à la fin de l’année comme nous le sommes aujourd’hui au début de l’année.

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