JIJF Paris 2018 :  Chanceline Mevowanou et Mylène Flicka ont plaidé la cause des filles mariées de force

La communauté internationale a célébré le 11 Octobre, la journée internationale de la jeune fille. Dans ce cadre, Unicef France a organisé deux tables rondes au Sénat et à l’Assemblée Nationale à Paris et une conférence avec Unicef Sciences Po Paris. Deux activistes béninoises Chanceline Mevowanou et Mylène Flicka ont participé à ces activités grâce à l’appui de Unicef Bénin.

Les deux activistes du Bénin à Paris pour la JIJF 2018. Photo: Chanceline Mevowanou

Faire des plaidoyers pour que les politiques s’engagent sur la question du mariage forcé et que cette thématique soit au cœur du prochain G7. C’est l’objectif des conférences organisées par Unicef France le 11 Octobre à l’occasion de la Journée Internationale de la jeune fille à Paris. Ces conférences ont été organisées en collaboration avec la Délégation aux Droits des Femmes de l’Assemblée Nationale, du Sénat de la France et l’antenne Unicef de Sciences Po Paris. Rencontrée au retour de cette mission, Chanceline Mevowanou nous confie le bien fondé de ses interventions à Paris.

Je suis intervenue sur deux tables rondes et une conférence dans la journée du 11 Octobre à Paris. Lors de ces tables rondes, j’ai partagé mes expériences de terrain, ce que je fais, avec quelles structures je travaille pour lutter contre les mariages forcés et les grossesses précoces et comment j’accompagne les filles. L’objectif c’est que les gens prennent conscience que lutter contre le mariage forcé est un défi majeur à relever comme l’éducation des filles. Inciter la volonté des politiques. Témoigner au Sénat et l’Assemblée Nationale lors de la journée internationale de la jeune fille à Paris a été pour moi une manière de sauver toutes filles qui vivent des atrocités liées aux grossesses précoces et aux mariages forcés. Être activiste au cœur de ces situations, fait de moi une ambassadrice pour plaider la cause de ces filles.

La question des mariages forcés et des grossesses précoces existent dans les communautés et méritent l’attention de tous pour des actions concrètes selon Chanceline Mevowanou. C’était le contenu de son plaidoyer à Paris.

Lors des tables rondes et de la conférence, j’ai abordé l’état des lieux au Bénin. Au Bénin, 3 filles sur 10 sont mariées avant l’âge de 18 ans et une fille sur 10 avant l’âge de 15 ans. Selon le rapport publié par le Ministère des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle, 2763 cas de grossesses ont été enregistrées au cours de l’année académique 2016-2017 au Bénin sur filles inscrites. Soit une fille sur 100 tombe enceinte au cours d’une année scolaire sans oublier les filles non scolarisées qui sont plus en proie aux grossesses précoces et au mariage forcé. J’ai raconté des vécus de filles en mariage forcé et des actions que nous menons pour. J’ai parlé de la campagne Tolérance Zéro au Mariage des enfants de Unicef Bénin ; j’ai parlé de la Plateforme Synergie d’Actions des Jeunes Contre les mariages forcés ; j’ai parlé des actions du Programme Amour&Vie de l’Association Béninoise pour le Marketing Social et la Communication pour la Santé pour l’amélioration de la santé sexuelle des filles et prévenir les grossesses précoces et non désirées ; j’ai parlé du Réseau Ouest Africains des Jeunes Femmes Leaders où nous sommes engagés pour l’éducation et l’autonomisation des filles ; j’ai parlé de la Fondation Claudine Talon pour son projet sur hygiène menstruelle ; j’ai surtout parlé de la nécessité d’accompagner toutes ces structures pour plus de résultats concluants. Mylène Flicka quant à elle a parlé de l’importance du rêve dans la vie des filles, l’importance de créer des conditions saines pour l’épanouissement des filles.

Pour la jeune activiste, l’objectif de son voyage en France est atteint car « nous avons touché la tête et le cœur de ces dirigeants présents à ces tables rondes. Les filles méritent un univers meilleur, autre que celui des mariages forcés et grossesses précoces. Nous allons y travaillé car notre engagement reste ferme » conclut Chanceline Mevowanou.

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