Violences basées sur le genre : Agir dans l’esprit des hommes

Elles méritent plus de protection contre les violences basées sur le genre pour s’épanouir et développer leurs potentiels. Photo: Bismarck S.

Que l’on soit au Rwanda ou au Bénin, les femmes demeurent les principales victimes des violences basées sur le genre. Cela passe presque pour de la banalité tant que l’acte de violence n’induit pas une perte en vie humaine.

Dans nos communautés, les actes de violences à l’encontre des femmes sont encore perçus comme des « faits divers ». Même dans certains médias, les articles de journalistes sur les sujets de viols, d’harcèlement sexuel, de meurtre, de coups et blessures sur femme sont rassemblés dans une rubrique « Faits divers ». Quand ça se retrouve à la Une, ce n’est pas pour s’indigner mais pour attiser l’appétit du lecteur friand et passionné de ces « faits divers ». Comme quoi, malheur des femmes divertissement des autres !

Battre une femme est-il un sujet banal ? A priori non ! Pourtant ça l’est encore quand un jeune marié raconte à ses pairs autour d’un jeu de cartes comment il a infligé au petit matin « une correction aux gifles » à sa femme qui lui aurait mal parlé.
Qui n’a pas vu ou entendu une fois l’histoire du voisin qui frappa sa femme à coup de ceinture pour une sortie non autorisée, du marié qui corrigea sa femme à coup de poing tard la nuit parce qu’elle a exprimé une incapacité passagère de tenir un rapport sexuel, de la petite fille violée et menacé de chicote par son maître, du père qui gifla la mère devant les enfants pour affirmer son autorité… Des faits du genre se produisent ça et là dans nos communautés et se racontent avec banalité. Les victimes ne se plaignent presque jamais et les bourreaux ne sont presque pas sanctionnés à tous les coups et le cycle recommence.

Une étude récente de la Banque mondiale révèle que plus d’un milliard de femmes ne bénéficient pas d’une protection juridique contre les violences sexuelles conjugales ou intrafamiliales. Selon cette étude intitulée « Les Tendances Mondiales et Régionales de la Protection Juridique des Femmes Contre la Violence Domestique et le Harcèlement Sexuel » près de 1,4 milliard de femmes ne sont pas protégées par la loi contre les violences économiques au sein du couple.

Il n’est plus question de disséquer autour des causes des violences basées sur le genre. Elles sont bien ancrées et enfouies dans nos normes et organisations sociales, culturelles, religieuses arrosées depuis des générations une éducation handicapée par de multiples stéréotypes de genre.

Il est question aujourd’hui, de travailler dans l’esprit des hommes (principaux bourreaux) et dans l’esprit des femmes (principales victimes) pour rompre le cycle des violences de genre. Plus qu’un « faits divers »  c’est un sujet développement.
Dans un communiqué publié par la Banque Mondiale en mars 2018, Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque Mondiale souligne qu’ « Aucune économie ne peut atteindre son plein potentiel économique sans la participation pleine et entière des hommes et des femmes ». Cela revient à protéger les femmes contre les violences pour leur offrir l’espace de participer pleinement au développement de leurs pays.

La prévention demeure la meilleure arme. Les programmes de prévention à cet effet doivent être conçus pour transformer, façonner et faire des potentiels bourreaux des partenaires de la lutte contre les violences de genre. Les textes nationaux en la matière doivent être suffisamment vulgarisés dans les langues locales car les textes existent mais moins accessibles dans les langues locales.

Les médias, véritable moteur de sensibilisation sont indispensables.
Éliminer les violences de genre prendra beaucoup de temps. Cela prendra même tout le cycle d’une vie. Mais cela est possible !

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