Paludisme : quand les populations sapent les efforts des campagnes de distribution de moustiquaires au Bénin

Une moustiquaire utilisée ici pour protéger un champ. Photo: Bismarck Sossa

Une moustiquaire utilisée ici pour protéger un champ. Photo: Bismarck Sossa

Plus de 400,000 personnes sont tuées par an par le paludisme selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui indique aussi que 212 millions de nouveaux cas de paludisme ont été dénombrés en 2015 dans le monde. Ce qui fait du paludisme une maladie toujours mortelle même si le taux de mortalité a reculé de plus de 29% depuis 2010.

Le paludisme continu d’être l’une des  premières causes de consultation dans les centres de santé au Bénin. Très courant, ce mal n’épargne aucun ménage que l’on passe du village à la ville. Les femmes enceintes et les enfants sont des cibles privilégiées pour les autorités en charge de la santé qui ne cessent de multiplier les efforts pour les protéger.

La célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme ce 25 avril est une nouvelle occasion d’inciter le ministère de la santé et ses partenaires pour plus d’actions en faveur de l’éradication du paludisme dans les ménages. Les campagnes de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action notamment demeurent des actions qui impactent les communautés. Des actions qui parfois sont anéanties par des actes peu encourageants des populations.

Un chef de ménage cloture son champ avec des moustiquaires à Tanzoun le 25 avril.Photo: Bismarck S.

Un chef de ménage cloture son champ avec des moustiquaires à Tanzoun le 25 avril.Photo: Bismarck S.

Quelques comportements des populations qui sapent les efforts des campagnes de distribution de moustiquaires au Bénin

Comment peut-on en finir définitivement avec le paludisme comme l’indique le thème de la journée mondiale de lutte contre le paludisme 2017 si les communautés bénéficiaires des actions de prévention du gouvernement ne contribuent pas à lutte de manière participative? Depuis quelques années, le gouvernement béninois organise des campagnes de distribution gratuite de moustiquaires aux ménages pour favoriser l’accès des communautés aux outils de prévention contre le paludisme. Même si cette mesure contribue à augmenter les possibilités de prévention dans les ménages, le constat sur le terrain montre des comportements qui sapent les efforts du gouvernement. Quelques exemples :

  • Les femmes prennent les moustiquaires dans les centres de santé mais ne l’utilisent pas dans leurs ménages pour se protéger et protéger leurs enfants
  • Les moustiquaires sont conservées dans les garde-robes comme des produits de luxe et ne sont pas suspendues comme prévu
  • En cas de difficulté financière, les moustiquaires sont bradées. L’argent règle un problème de circonstance mais les membres du ménage continuent de dormir sans protection contre les piqures des moustiques
  • Les moustiquaires sont utilisées comme matériels de pêche des poissons dans les villages lacustres
  • Les moustiquaires sont utilisées comme moyen de protection des semences dans les champs contre les oiseaux
  • Certains chefs de ménage s’en servent pour délimiter et protéger leurs champs contre les animaux.

Les actions de communication devraient agir sur la conscience collective et engager davantage les populations à une lutte participative contre le paludisme pour en finir définitivement avec ce mal si cela était possible.

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