Mariame Darra : « Un groupuscule de personnes a mis le grappin sur le FAC et en font leur business personnel »

Membre de la plateforme Wanilo, Mariame Darra est reconnue de ses pairs comme une femme battante prête à tout pour rétablir l’injustice. Elle est l’un de ses acteurs culturels qui ne partagent pas la méthode de gestion du Fonds d’aide à la culture. Entre indignation personnelle, son combat avec Wanilo et ses espoirs pour le secteur de la culture…Mariame Darra s’ouvre à Mamabenin.

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La comédienne Mariame Darra. Photo: Mariame Darra

Mamabenin : Mariame Darra bonjour !

Mariame : Bonjour Mamabenin.

Quel est l’état d’âme de Mariame Darra après la suspension du processus électoral au Fonds d’aide à la culture (Fac) par le nouveau ministre de la culture ?

Mariame : Un soulagement et une prise de conscience que la vigilance et le vrai travail commence dès cet instant.

Vous pensez que le nouveau ministre Ange N’Koué a pris une bonne décision en agissant ainsi ?

Mariame : Je le pense oui, reste à savoir jusqu’où le ministre est résolu à aller afin de rendre transparent la gestion de ce fonds. Vu la gravité de la situation actuelle du FAC, il urge de faire une trêve afin de repenser autrement sa gestion. Voir refaire des états généraux de la culture.

Vous êtes membre de la plateforme Wanilo, c’était votre objectif non ? Arrêter le processus électoral ?

Mariame : Arrêter le processus électoral du FAC n’est qu’une étape, la finalité de notre combat est de parvenir à mettre sur pied un système régit par des textes précis et adoptés qui définissent clairement  le processus électoral, les règles d’attribution du fond, la gestion de l’argent public, le suivi et l’évaluation. Ceci nous conduira à plus de TRANSPARENCE de CREDIBILITE et d’ IMPACT

Il y a beaucoup de frustrations qui s’expriment autour de la gestion du Fonds d’aide à la culture, quelle est celle de la plateforme Wanilo ?

Mariame : Vous parlez en thème de frustration, je vous réponds en thème de dégoût ! La Plateforme WANILO est dégoûtée du fait même du système moribond et opaque de gestion du Fonds d’Aide à la Culture. Les faits sont évidents : un groupuscule de personnes a mis le grappin sur le FAC et en font leur business personnel. Dans le souci d’entretenir leurs intérêts, ces mêmes personnes conscientes des problèmes évidents actuels décident quand même d’aller aux élections. Elire de nouveaux administrateurs dans ce climat de flou gangréné par la pépinière de fédérations créées à vau-l’eau dans un but purement électif, c’est conduire le FAC à sa perte. Ce sera une hécatombe sans précédent. La fondation de toute construction détermine la solidité du bâtiment : il faut reprendre sur de nouvelles bases. Donc réformé le FAC !

Et vous personnellement, vous vous indignez pourquoi ?

Mariame : Depuis l’avènement des milliards culturels, les artistes béninois végètent dans une léthargie. Le Bénin n’a pu se hisser sur l’échiquier international sur le plan culturel alors qu’il est, si je ne m’abuse, l’un des rares pays au monde qui éjecte de cette façon l’argent du contribuable dans le secteur culturel. Je m’indigne du fait que les pays tels que le Burkina-Faso, le Mali, la Côte d’Ivoire et j’en passe sans l’aide de l’Etat, émergent et font parler d’eux côté culture. Nous avons les moyens refusés aux autres et nous ne faisons rien. Bien au contraire nous sommes la risée de la communauté internationale.

Vous et vos amis de la plateforme Wanilo avez les moyens de votre combat ?

Mariame : Nous nous sommes donné les moyens pour mener ce combat en fonctionnant sur fonds propre des membres fondateurs. Dès que le besoin se fera sentir, nous allons élargir la participation volontaire à tous les autres membres.

En face de vous le camp de l’ex directeur du Fitheb Pascal Wannou. Apparemment vos actions ne sont pas acceptées de tous les acteurs culturels ?

Mariame : La Plateforme WANILO est ouvert à tous les acteurs de la culture soucieux des problèmes du secteur en l’occurrence le Fonds d’aide à la culture. Nous avons mené des actions contre la tenue des élections du 18 Avril en donnant nos raisons et les preuves de nos investigations. D’autres qui ne voient pas les choses de la même manière que nous, se sont levés contre l’arrêt du processus électoral parce que soucieux du respect des textes et pour éviter de tomber dans un vide juridique disent-ils. Chacun sait ce qu’il défend et pourquoi il le fait. Je vous rappelle que ce sont ces mêmes textes qui sont sujets à polémique parce que gorgés de failles. Ils le savent, nous en sommes conscients.

Le 18 avril les acteurs culturels devraient désigner les membres du conseil d’administration du Fac. Plus d’élection maintenant ! C’est quoi la suite de votre activisme?

Mariame : Nous travaillons activement sur des propositions à soumettre à l’autorité. Nous mobilisons des artistes à soutenir la cause et faire le combat. Nous restons unis et convergeons nos efforts vers la démocratisation du secteur culturel.

Des actions en planification au niveau de Wanilo pour décider de la démarche à suivre dans les jours à venir ?

Mariame : Nous travaillons sur des propositions de réformes pour une bonne gestion axée sur des impacts évidents sur le terrain, depuis la signature du nouvel arrêté. Pour ce faire, nous avons constitué des commissions et sollicité des acteurs culturels d’ici et d’ailleurs et même des experts en la matière à travailler dans ces différentes commissions. Nous irons ensuite en plénière pour amendements.

Pensez-vous qu’il faudrait aller à des assises pour repenser le Fonds d’aide à la culture ?

Mariame : Il le faut.

Mais les artistes pour qui vous vous battez ne disent rien de la situation. Frustrant non?

Mariame : Pas vraiment. Quand il pleut les options ne sont pas les mêmes  : les allergiques courent s’abriter dans un cocon douillet. Les endurcis triment sous l’orage pour frayer le passage.

Vos espoirs pour la culture béninoise sous le régime Talon ?

Mariame : La décision récente du ministre de la culture est une preuve que le régime actuel à vraiment décidé de rompre avec l’ancienne corde usée. J’ai foi que la culture béninoise prendra bientôt un nouvel essor.

Le ministre Ange N’Koué, c’est l’homme qu’il faut pour la culture ?

Mariame : Le ministre Ange N’Koué pourrais apporter un grain d’espoir pour le rayonnement de la culture.

Vos appréciations de ce premier site Web d’information basé sur l’actualité des femmes au Bénin ?

Mariame : Belle initiative qui promet. Merci pour ce site consacré à l’actualité de la femme au Bénin. Je vous souhaite le meilleur pour le rayonnement de la femme béninoise.

Mamabenin : Mariame Darra merci !

Mariame : C’est moi qui vous remercie ! A bientôt

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1 réponse

  1. tinkpon moise dit :

    je suis fier de toi ma diva mariame femme de mamabenin genial

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